Les Canadiens sont de moins en moins carnivores, mais les végétariens ne rejettent pas complètement le plaisir de la chair. Voilà les principales conclusions d’un sondage mené en septembre dans le cadre d’une enquête de la Faculté de management et d’agriculture de l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse.
Selon son coauteur, le professeur Sylvain Charlebois, on peut estimer que 6,4 millions de Canadiens (sur 36 millions) restreignent, au quotidien, leur consommation de viande ou l’éliminent complètement de leur assiette, au nom surtout d’une meilleure santé.
« C’est beaucoup plus qu’on pensait et ça va augmenter », croit Sylvain Charlebois, qui précise que 40 % des Canadiens ne mangent de la viande qu’une à deux fois seulement par semaine.
Les résultats de ce sondage web bilingue pancanadien réalisé en septembre 2018 auprès de 1027 Canadiens avec une marge d’erreur estimée à 3 %, 19 fois sur 20, nous apprennent toutefois qu’un Canadien sur deux affirme toujours consommer de la viande quotidiennement.
Le végétarisme a des ailes, même s’il s’offre souvent des ailes de poulet
Le nombre de végétariens risque d’augmenter dans les prochaines années, souligne Sylvain Charlebois, dont l’étude confirme le fait que les jeunes consommateurs sont plus nombreux à adopter une alimentation sans viande.
« On voit vraiment qu’il y a un momentum et c’est difficile de voir comment ça va diminuer avec le temps. On risque de voir le nombre de Canadiens adopter une diète végétalienne ou végétarienne augmenter. »
L’enquête révèle les limites de ce végétarisme. Si plus de 17 % des Canadiens suivent un régime alimentaire qui bannit la viande ou en réduit l’importance, un peu plus de 10 % d’entre eux sont en vérité des flexitariens, c’est-à-dire des végétariens qui mangent occasionnellement de la viande ou du poisson.
Quant aux végétaliens, c’est-à-dire des gens qui ne consomment strictement aucun produit animal, il sont encore très rares. L’enquête révèle qu’ils sont à peine 2,7 % et ce sont essentiellement de jeunes personnes. Et 63 % des végétaliens ont moins de 38 ans, selon l’étude.
La viande rouge, un corps étranger qui s’attaque à notre santé. C’est maintenant prouvé
Dans une étude publiée en décembre 2015, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, des chercheurs avaient pour la première fois décrit en détail de quelle façon la viande rouge pouvait s’avérer nocive pour l’humain.
Dans ce rapport, les scientifiques expliquaient que le corps réagit à l’ingestion de la viande comme à un corps étranger et provoque une réaction immunitaire toxique.
Selon cette étude du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), la consommation de viandes rouges et transformées augmente entre autres les risques de développer le cancer colorectal. Ainsi, chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée quotidiennement (l’équivalent d’une petite tablette de chocolat) augmente le risque de cancer colorectal de 18 %.
Le groupe de 22 chercheurs, provenant d’une dizaine de pays, avait analysé quelque 800 études sur le cancer pour parvenir à la conclusion que la consommation de viande serait également liée aux cancers du pancréas et de la prostate.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Bis Petitpas, Doris Labrie, Martine Blanchard, Yves-Gérard et Francis Reddy de Radio-Canada
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