Du bon chocolat sucré de Pâques Photo: iStock

Chocolat que c’est sucré! Nos enfants consomment encore trop de sucre

Maintenant qu’ils se sont bien gavés de chocolat, examinons les données fournies récemment par Statistique Canada concernant la consommation de sucre chez les Canadiens et Canadiennes de différents âges.


Il y aurait 10 fois plus d’enfants et d’adolescents obèses sur la planète aujourd’hui qu’il y a 40 ans Photo : getty images/istock

Selon cette enquête réalisée sur les habitudes alimentaires de plus de 45 000 Canadiens, âgés de 2 ans et plus, on apprend qu’ils consommaient l’équivalent de trois cuillères à thé de moins de sucre par jour.

La consommation quotidienne moyenne de sucres totaux en 2015 était ainsi de 101 grammes, comparativement à 104 grammes en 2004 chez les enfants de 2 à 8 ans, puis de 115 grammes, comparativement à 128 grammes, chez les enfants de 9 à 18 ans, et de 85 grammes, comparativement à 93 grammes, chez les adultes canadiens. Cent grammes de sucre correspondent à environ 24 cuillères à thé, soit près de 4 grammes de sucre par cuillères à thé.

Les boissons sucrées constituent toujours cependant la principale source de consommation de sucres chez les jeunes enfants (22 %) et 30 % chez les enfants plus âgés.

Nos enfants devraient manger moins de 25 grammes de sucres ajoutés par jour
– Selon une recommandation de l’American Heart Association publiée dans le journal médical Circulation, les enfants, ceux qui ont moins de 18 ans, ne devraient pas consommer plus de 25 grammes de sucre ajouté par jour.
– En fait, la recommandation est de « moins de 25 grammes ». Et 25 grammes ne représentent que six cuillerées à café, à peine 100 calories.

Voici 100 grammes de sucre (AP)

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Chocolat : une industrie qui elle se porte bien Photo Credit: iStock

La présence insidieuse du sucre serait liée à un complot datant de plus de 55 ans

En parvenant à cacher les effets du sucre sur la santé, notamment en accusant le gras, l’industrie du sucre aurait influencé les politiques de santé publique. Photo : Radio-Canada

L’industrie alimentaire le glisse et le mélange à tout. On retrouve même du sucre dans le sel de table de plusieurs grandes marques canadiennes. Pas moins de 80 % des aliments transformés vendus en épicerie au Canada contiennent du sucre sous une forme ou une autre. L’abondance du sucre dans nos aliments serait en fait le fruit d’un complot. Il y a environ quatre ans, on apprenait que l’industrie du sucre a essayé de cacher les effets de ses produits sur la santé en payant des scientifiques pour mettre en doute certaines recherches.

C’est ce que révélait des documents internes qui ont fait l’objet d’une publication de l’American Medical Association’s Journal of Internal Medicine. Au milieu des années 1960, en payant des scientifiques reconnus, l’industrie sucrière en Amérique du Nord a tenté de minimiser la nocivité du sucre, notamment en ce qui concerne son lien avec les maladies cardiovasculaires.

Cette industrie utilisait la même stratégie que les entreprises de tabac. Elle a embauché des professionnels de la santé et financé des recherches scientifiques qui faisaient porter le blâme de l’obésité sur la sédentarité, entre autres. On a montré par exemple que Coca-Cola était derrière l’organisme Global Energy Balance Network, une fondation dirigée par un réputé chercheur américain qui niait l’impact des boissons sucrées sur la santé.

Nourritures pour bébés et sur le pouce « bourrées » de sucre

Les bonnes purées sucrées pour bébés. Photo : RC

Des chercheurs canadiens qui ont examiné, en 2017, la proportion de sucre ajouté contenu dans différents produits alimentaires emballés vendus au Canada s’attendaient à retrouver celui-ci en grande quantité dans les friandises, mais ils ont été surpris par son omniprésence dans la nourriture pour bébés, dans les barres tendres et dans les boissons.

En fait, les deux tiers des produits dont la liste d’ingrédients a été passée en revue – plus de 40 000 au total – contiennent au moins une forme de sucre ajouté.

David Hammond, professeur à l’école de santé publique de l’Université de Waterloo, en Ontario, qui a travaillé sur cette recherche, soulignait que les trois quarts des boissons comportent des sucres ajoutés, de même que des produits que les gens associent souvent à un choix santé, comme les barres tendres.

Environ la moitié des produits destinés aux bébés examinés par les experts contenaient du sucre ajouté, mentionnait M. Hammond.

Un amour du sucre qui coûtera cher pendant plusieurs générations

Photo : Radio-Canada

La consommation de sucre ajouté en si bas âges va finir par coûter cher aux contribuables canadiens : plus 50 milliards de dollars et provoquer plus de 63 000 décès et ce au cours des 25 prochaines années.

Cette prévision en guise de sonnette d’alarme est contenue dans une étude menée en 2017, à l’Université de Waterloo, en Ontario.

Les chercheurs estimaient que la consommation de boissons sucrées au Canada serait liée à plus de 3 millions de cas d’obésité, à environ 1 million de cas de diabète de type 2, à près de 300 000 cas de cardiopathie ischémique, à plus de 100 000 cas de cancer et à près de 40 000 accidents vasculaires cérébraux (AVC).

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L’émission Desserts du Canada (Groupe CNW/Postes Canada)

RCI avec les informations de Lauren Pelly de CBC et la contribution d’Annie Desrochers, Catherine Lefebvre, Philippe Leblanc, et Michel Désautels de Radio-Canada

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Catégories : Santé, Société
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