De nombreux Canadiens continuent de se rendre dans le sud pendant les mois froids, malgré un avis aux voyageurs du gouvernement leur demandant de rester chez elles. (Marsha Halper/The Miami Herald/The Associated Press)

Pandémie: plus question de rapatrier des Canadiens en difficulté, dit Champagne

Le ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne est catégorique : le Canada ne procédera pas comme il l’avait fait au printemps dernier à un rapatriement de Canadiens en pleine pandémie de coronavirus.

Si vous décidez de voyager malgré les conseils du gouvernement canadien, sachez que vous pourriez devoir rester à l’étranger plus longtemps que prévu.

Cet avertissement est destiné à un nombre croissant de Canadiens qui jonglent avec des offres de voyage vers des destinations soleil cet hiver d’agences de voyages ou même de certains pays.

« Vous savez que vous voyez COVID partout dans le monde, vous voyez des secondes vagues à de nombreux endroits et nous avons été très clairs avec les Canadiens. Je pense que le [premier ministre] a parlé et a été très, très clair : nous n’allons pas procéder à un autre rapatriement », a déclaré François-Philippe Champagne.

Le ministre a fait ces remarques avant la période des questions lundi au parlement. Depuis des mois, son ministère conseille aux Canadiens d’éviter tout voyage non essentiel à l’extérieur du pays et sur des bateaux de croisière jusqu’à nouvel ordre.

Du déjà vu

Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Marco Mendicino arrive au parlement à Ottawa le mercredi 7 octobre 2020. (Photo : Sean Kilpatrick/The Canadian Press)

Selon le ministre Champagne, les Canadiens devraient y réfléchir à deux fois, et s’assurer qu’ils ont une assurance de santé privée adéquate et de la situation concernant la propagation de la pandémie dans le lieu où il se dirige.

Si la COVID nous a appris quelque chose au cours des six à neuf derniers mois, c’est que les choses peuvent changer rapidement et de façon spectaculaire. Les gouvernements des zones éprouvées peuvent décider par exemple de mettre en place des restrictions strictes en matière de voyage. Si les moyens de transport sont moins nombreux, les vacanciers canadiens à l’étranger pourraient soudainement se retrouver prisonniers de leurs chambres d’hôtel pour une période indéterminée, comme cela a été le cas le printemps dernier.

Durant les premiers mois de la pandémie, le ministère canadien des Affaires étrangères avait coordonné une série de vols de rapatriement avec des compagnies aériennes commerciales et négocié des ententes avec les dirigeants d’autres pays pour secourir des dizaines de milliers de Canadiens en difficulté.

Entre le 8 février et le 16 juillet, le Canada avait soutenu le rapatriement de plus de 62 500 personnes en provenance de 109 pays.


Des milliers de Canadiens immobilisés par la pandémie maintenant rapatriés au pays
L’opération massive visant à ramener chez eux des milliers de Canadiens bloqués par la pandémie tire à sa fin. Près de 90 % de ceux qui ont demandé l’aide du gouvernement sont maintenant de retour au pays.

Des Canadiens à la retraite ne peuvent pas dire non à leurs vacances annuelles en Floride

Des Canadiens se prélassent sur une plage de Hollywood en Floride. Photo : Associated Press/Lynne Sladky

Des dizaines de milliers de Canadiens se réfugient chaque année aux États-Unis pour fuir le froid de l’hiver.

Les Québécois aiment beaucoup les plages de la Floride, tandis que dans l’ouest du Canada, les citoyens choisissent des destinations comme l’Arizona ou Hawaï.

Malgré la hausse des taux d’infection aux États-Unis et l’avis du Canada de ne pas voyager à l’étranger, de nombreux snowbirds (nom donné à ces retraités canadiens qui passent l’hiver aux États-Unis) sont déterminés à se diriger vers le sud cet hiver.

Malgré la fermeture de la frontière terrestre canado-américaine au trafic non essentiel, ces Canadiens font maintenant appel à des sociétés de transport pour qu’elles conduisent leur véhicule récréatif aux États-Unis. Ils en reprennent possession dans des aéroports américains et ils poursuivent leur voyage vers leur destination soleil annuelle.

Des entreprises privées à la rescousse des retraités

Transport KMC est une des entreprises au pays qui offrent ce nouveau service. En tant que société de transport commercial, KMC peut faire entrer des véhicules aux États-Unis, malgré les restrictions aux frontières.

L’entreprise québécoise s’occupe de tout. Elle transporte les retraités canadiens par avion nolisé d’un aéroport situé juste à l’extérieur de Montréal jusqu’à Plattsburgh dans l’État de New York. Par voie terrestre, des employés de KMC conduisent également les véhicules des clients jusqu’à l’aéroport de Plattsburgh afin que, après l’atterrissage, les passagers puissent poursuivre leur voyage vers le sud. Les clients paient 500 $ par billet d’avion et 1000 $ pour le transport du véhicule.

En Ontario, les hivernants peuvent se tourner vers Great Lakes Helicopter. Cette compagnie prend les retraités à l’aéroport de Hamilton qui se trouve à moins d’une heure de route de Toronto et les transporte juste de l’autre côté de la frontière, à Buffalo, dans l’État de New York.

Ensuite, une autre entreprise transporte les véhicules des passagers, généralement chargés sur un camion à plateforme, jusqu’à l’aéroport de Buffalo. Le coût total pour un couple de retraités est de 1900 $. Les animaux domestiques sont les bienvenus à bord.


Des autobus pour rapatrier des centaines de Québécois pris en Floride
Une agence de voyages au sud-est de Montréal et une compagnie de transport par autocar, Bell-Horizon, mettent sur pied un service de navettes par autobus pour rapatrier des voyageurs québécois qui séjournent en ce moment en Floride.

De nouvelles règles permettent aux passagers canadiens d’éviter la quarantaine à Hawaï

(CBC)

Plus tôt cette semaine, on apprenait que les compagnies canadiennes Air Canada et WestJet avaient conclu une entente avec l’État d’Hawaï pour permettre à leurs clients de contourner la quarantaine aux États-Unis à condition qu’ils fournissent la preuve qui ont reçu un test négatif à la COVID-19.

David Ige, gouverneur de l’État, a déclaré que l’entente est la bienvenue, les touristes canadiens représentant le deuxième groupe de visiteurs après les Américains eux-mêmes.

« Le Canada et Hawaï partagent un lien étroit, et nous avons été submergés par les appels et les courriels de nos amis canadiens demandant quand ils pourront revenir à Hawaï en toute sécurité », a dit le gouverneur Ige.

Les États-Unis ont enregistré plus de 2000 morts jeudi en raison de la pandémie.

LISEZ : Envie de soleil? Les Canadiens autorisés à voyager à Hawaï sans quarantaine

Les Canadiens souhaitant s’échapper cet hiver et prendre du soleil pourront s’envoler dès décembre pour Hawaï en toute sécurité malgré la pandémie de COVID-19. (Photo : Marco Garcia/AP Photo)

RCI avec CBC News et La Presse canadienne

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Catégories : Économie, Immigration et Réfugiés, International, Politique, Santé
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