Un parasite de chat retrouvé chez les bélugas dans l’Arctique

Un parasite communément trouvé chez les chats, appelé Toxoplasma gondii, a été découvert chez les bélugas dont se nourrissent les Inuits. Des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) associent la propagation de parasites à la fonte accélérée des glaces arctiques résultant du réchauffement climatique.
Chez les humains, le parasite Toxoplasma cause la toxoplasmose, une infection qui peut entraîner la cécité et des fausses couches, et qui peut tuer des personnes dont le système immunitaire est affaibli, comme les personnes atteintes du sida.
« Parce que ce parasite peut provoquer des maladies graves chez l’homme, nous devons faire attention à son émergence dans le Nord, qui pourrait être une nouvelle menace pour la sécurité alimentaire », a déclaré le professeur de l’UBC, Michael Grigg, dans le cadre de la conférence annuelle de la Société américaine pour le progrès de la science (AAAS) à Chicago aux États-Unis.
Ce parasite se propage surtout par la consommation de viande pas assez cuite ou de l’eau qui a été en contact avec des sols contaminés par des excréments de chat. Les personnes vulnérables telles que les femmes enceintes devraient être « très vigilantes », estime le spécialiste des parasites moléculaires.
Le parasite n’est toutefois pas une « préoccupation majeure » pour les personnes en bonne santé, assurent toutefois les chercheurs.
Auparavant, la toxoplasmose n’était pas retrouvée dans l’Arctique, mais la glace qui l’a gardée isolée du sud commence à fondre. « La glace est une énorme barrière écologique pour les agents pathogènes, et avec l’augmentation des températures dans l’Arctique, ils peuvent survivre et accéder à de nouveaux hôtes vulnérables qui n’ont pas développé d’immunité contre ces microbes et parasites faute d’y avoir été exposés auparavant », a expliqué Michael Grigg, professeur à l’Université de la Colombie-Britannique.
Un autre parasite surnommé Sarcocystis pinnipedi, jusqu’alors séquestré dans les glaces arctiques, a aussi récemment émergé et provoqué une mortalité étendue chez des phoques gris et d’autres mammifères menacés de l’Arctique comme des otaries, des morses et des ours polaires, des grizzlis en Alaska, et ce, jusque dans le sud de la Colombie-Britannique.
Il s’agit d’un nouvel agent pathogène qui est endémique dans l’Arctique et qui a tué 406 phoques gris, pourtant en bonne condition physique, au large de l’île du Cap-Breton en 2012 sur la côte est canadienne.
RCI, Radio-Canada et Agence France-Presse