Vers un service d’appel d’urgence 911 dans un territoire du Nord canadien
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, dans l’Arctique canadien, se prépare à mettre sur pied son service d’appel d’urgence avant la fin de l’année 2019. Le service 911 doit couvrir l’ensemble du territoire desservi par le réseau téléphonique dans les 11 langues officielles.
Le gouvernement territorial, et son équipe responsable de la mise en oeuvre du service, a informé, mardi, le Comité permanent des opérations gouvernementales des avancées dans ce dossier.
La date de lancement du service, initialement prévu pour juin 2019, doit être revue, selon le ministère des Affaires municipales et communautaires.
Celui-ci se contente, pour l’instant, de mentionner que le service sera disponible avant la fin 2019.
Le ministère des Affaires municipales et communautaires travaille sur la mise en oeuvre du service depuis une dizaine d’années. La Loi sur le service d’urgence 911 des Territoires du Nord-Ouest a finalement été adoptée en mars à l’Assemblée législative.
Une fois le service lancé, les Ténois pourront composer le 911 pour toute urgence dans le territoire et rejoindre le centre d’appel plutôt que de contacter les services d’urgence respectifs pour chaque communauté.
Des frais d’environ 1,70 $ par mois s’ajouteront aux factures de télécommunication de chaque appareil téléphonique avec un numéro des Territoires du Nord-Ouest afin de financer le service.
D’ici le lancement, le gouvernement devra aussi engager un technicien responsable du système d’urgence ainsi que 5 répartiteurs d’urgence.
Un service disponible dans les 11 langues officielles
Selon le directeur du nouveau service 911 des Territoires du Nord-Ouest, Ashley Geraghty, la priorité sera accordée aux candidats bilingues et polyglottes pour les postes de répartiteurs afin de favoriser l’offre active.
Cependant, le gouvernement fera aussi appel à deux services d’interprétation afin de pouvoir offrir un service 24h par jour dans les 11 langues officielles des Territoires du Nord-Ouest.
Les deux contractants, LanguageLine Solutions et CanTalk, qui sont déjà utilisés dans d’autres domaines par le gouvernement territorial, ont affirmé par écrit être en mesure d’offrir des services dans les 9 langues autochtones en tout temps, selon Ashley Geraghty.
« Si quelqu’un appelle et qu’il n’est pas en mesure de communiquer en anglais, nous rejoindrons la ligne linguistique et un interprète approprié sera trouvé, explique le directeur. Ensuite, une fois que nous savons où se trouve l’appel et quel service est nécessaire, l’appelant et l’interprète seront transférés au service d’urgence local. »
Selon lui, 30 secondes seulement devraient s’écouler entre l’appel au 911 et le transfert vers le service d’urgence local si tout se fait en anglais. Le gouvernement estime cette durée à 80 secondes pour les appels qui requerront l’aide du service d’interprète.
Des données sur le nombre d’appels, la langue utilisée, l’utilisation du service d’interprète et la durée des appels seront collectées et étudiées par le gouvernement territorial afin d’assurer le bon fonctionnement du service.
Pour sa part, le ministère des Affaires municipales et communautaires compte lancer une grande campagne de sensibilisation avant l’ouverture du centre d’appel d’urgence.