Canada : plus de soutien aux victimes, demande une mère aux dernières auditions de l’ENFFADA au Labrador

Rutie Lampe a livré un témoignage sur Kimberly Jararuse, sa fille assassinée en 2010, lors de ce dernier après-midi des auditions de l’ENFFADA au Labrador.
Kimberly Jararuse avait 20 ans quand elle a été assassinée; la jeune femme entretenait une relation violente avec un homme qui abusait d’elle sur fond d’alcool et de drogue. Sa mère Rutie Lampe lui a suggéré de se tenir loin de cet homme. Après le meurtre, Rutie Lampe a insisté pour que cet homme dénommé Abel ne revienne pas dans la communauté de Nain. Rutie Lampe n’a jamais su la raison de la mort de sa fille.
Des relations difficiles avec la GRC
Elle a eu beaucoup de mal à communiquer avec la GRC. La relation a toujours été difficile avec les agents de la GRC. Encore une fois, le service de police n’a pas pu intervenir parce qu’il fallait qu’une plainte soit déposée en bonne et due forme. Elle parle de trauma intergénérationnel pour expliquer la peine faible qu’a reçue le meurtrier de sa fille, qui a eu un verdict d’homicide involontaire. « Je ne pouvais pas y croire », raconte Rutie Lampe lorsqu’elle a réalisé qu’il n’avait écopé que de sept ans de prison. Il a finalement passé moins de trois ans au pénitencier fédéral. Il est aujourd’hui libre et n’a jamais montré de signes de remords

« Que dire des victimes? Les victimes ont besoin de soutien », clame Rutie Lampe. Ils manquent de soutien, les agresseurs ont beaucoup plus d’aide dans les communautés nordiques. Elle propose de tenir des séances de guérison pour les familles dans les communautés après les procès.
« Les lois ne sont pas adaptées aux Inuits, elles ont été créées par des Blancs pour des Blancs », a déclaré Rutie Lampe.
L’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées se termine cet après-midi à Happy Valley-Goose Bay.