Kluane Adamek à la tête d’une nouvelle génération de leaders autochtones canadiens
Kluane Adamek a été la première femme à siéger à l’Assemblée des Premières Nations (APN) à titre de chef régionale intérimaire représentant le Yukon. Et cette jeune femme dynamique, dans la trentaine, compte déjà plusieurs années d’expérience en gouvernance pour les dossiers autochtones. Portrait.
Nommée en janvier 2018 pour remplacer le chef Mike Smith, décédé en 2017, Kluane Adamek connaît bien les rouages de l’APN. Elle avait auparavant conseillé les chefs nationaux Shawn Atleo et Perry Bellegarde.
La jeune chef régionale intérimaire a exprimé son désir d’apporter du changement et une nouvelle perspective au sein de l’APN.
Faire entendre sa voix
Parfois, des épreuves naissent des projets des plus positifs. Cela a été le cas, en 2014, pour Kluane Adamek, qui a décidé de mettre sur pied Our Voices, après le suicide d’un cousin âgé seulement de 18 ans.
Ce regroupement permet aux jeunes des Premières Nations du Nord d’en apprendre plus sur leur culture et d’établir des contacts avec d’autres jeunes tout en faisant connaître de jeunes leaders autochtones émergents.
D’une dizaine de jeunes à la première rencontre d’Our Voices, ce nombre a rapidement grimpé jusqu’à atteindre une centaine de participants.
« De ce processus, nous avons appris qu’on n’a pas besoin de demander la permission pour faire ces choses. En fait, c’est notre responsabilité, en tant que jeunes, de trouver et de mettre de l’avant des solutions », a déclaré Kluane Adamek, lors d’un sommet des jeunes leaders autochtones au Sénat canadien.
Un Yukon tourné vers le futur
L’année 2018 marque le 45e anniversaire de la publication d’un document historique, Together Today for our Children Tomorrow. Celui-ci abordait ce que les Premières Nations du Yukon envisageaient pour leur avenir, notamment la santé, les revendications territoriales et l’éducation. Les bases de l’autonomie des Premières Nations du territoire.
Cet accord sera officialisé 20 ans plus tard avec l’Umbrella Final Agreement.
En entrevue à Radio-Canada, au sujet de ce chapitre de l’histoire du Yukon, Kluane Adamek affirmait que le territoire jouit d’une situation unique avec ce traité moderne.
Kluane Adamek a aussi été active dans plusieurs organismes du Yukon, dont le bureau du Conseil des ministres du gouvernement du territoire. La jeune femme a également été directrice des relations gouvernementales pour l’entreprise de télécommunications Northwestel.
Des origines diversifiées
Kluane Adamek jouit d’un riche bagage culturel. La jeune femme de la Première Nation de Kluane puise également ses origines au sein des communautés autochtones Tlingit et Southern Tutchone. Quant à sa mère, elle a des racines allemandes et irlandaises.
Son nom traditionnel est Aagé, et elle vient du Daklaweidi-Killerwhale Clan, nom qui pourrait se traduire par « la tribu des orques ».
Kluane Adamek parle également très bien le français, qu’elle a appris grâce au programme scolaire d’immersion française.
Sa passion pour la danse
La danse tient une place importante dans la vie de la jeune leader autochtone.
Elle est membre de la troupe de danse Dakhka Khwaan et a dansé sur la colline du Parlement, à Ottawa, pour le lancement des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération, le 1er juillet 2017.
Au cours des prochains mois, Kluane Adamek compte mettre l’accent sur son nouveau rôle de chef régionale intérimaire en favorisant, entre autres, l’engagement communautaire et le soutien des jeunes. Elle ne sait pas encore si elle va postuler pour le poste permanent au mois de juin, mais parions que la gouvernance autochtone fera encore partie de son quotidien.
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