Sénat du Canada : la réconciliation, par-delà les générations
Le Comité sénatorial des peuples autochtones, présidé par la sénatrice Lillian Dyck, était à Winnipeg, au Manitoba, vendredi. Les sénateurs voulaient entendre des témoins sur les nouvelles relations entre le Canada et les Premières Nations, les Inuits et les Métis, plus de deux ans après le rapport final de la Commission vérité et réconciliation.
Les sénateurs ont entendu des témoignages difficiles, comme celui de Roberta MacKinnon, présidente de la Manitoba Association of Friendship Centres, venue demander à ce que tous les peuples autochtones soient entendus. « Ne nous laissez pas en-dehors du débat, dit-elle. Regardez-nous. Entendez-nous. »
Fred Ford, président de l’Association inuite du Manitoba, est venu rappeler les relations qui existent entre les Inuits et le gouvernement fédéral. « Nous sommes ici depuis longtemps et nous continuerons à être ici, affirme-t-il. Nous, Inuits du Manitoba, nous devrions continuer à négocier directement avec la Couronne, au nom des relations que nous avons établies avec le gouvernement fédéral. »
La jeunesse au cœur d’une réconciliation
Les sénateurs ont aussi entendu des messages d’espoir, comme celui d’Adrienne Tessier, première ministre du Parlement jeunesse du Manitoba.
Venue parler du Fonds de réconciliation, une « initiative du Parlement jeunesse du Manitoba pour assurer que les jeunes autochtones [puissent] participer à la session pendant l’hiver, au Palais législatif de Winnipeg », elle a tenu à résumer sa pensée. « La réconciliation est un processus. C’est un dialogue entre les peuples du Canada, les peuples autochtones et les colonisateurs. Et nous au Parlement jeunesse, nous sommes fiers de faciliter ce dialogue entre les jeunes, ici au Manitoba. »
C’est ce vécu, au plus près des réalités du terrain, que les membres du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones sont venus chercher à Winnipeg, comme ils l’ont fait en Alberta et en Saskatchewan. « C’est notre objectif, a déclaré la sénatrice Lillian Dyck. Demander aux membres des communautés de venir raconter comment ils perçoivent les soi-disant nouvelles relations entre eux et le Canada, et ce à quoi ces relations devraient ressembler à l’avenir. »
Si le rapport du Comité ne doit être remis au Sénat qu’à l’automne, il ressort déjà des discussions à Winnipeg que la réconciliation est un dialogue permanent qui doit se poursuivre au delà des comités, et par-delà les générations.