Un Centre d’art à l’image des territoires inuits dans le sud du Canada

Une oeuvre d’art inuit est exposée au Musée des beaux-arts de Winnipeg, dans le sud du Canada, en 2005. La construction du Centre d’art inuit s’est officiellement amorcée vendredi, et devrait être terminée en 2020. (Marianne Helm/La Presse canadienne)
Le Musée des beaux-arts de Winnipeg s’est donné comme mission de révéler au Sud la beauté et la richesse du Nord. Il mise sur l’architecture du nouveau Centre d’art inuit, qui ouvrira ses portes en 2020 dans la capitale de la province du Manitoba.

La construction du Centre d’art inuit s’est officiellement amorcée, vendredi, à Winnipeg, mais la conception du bâtiment, tel qu’on le présente aujourd’hui, a réellement débuté lorsque l’architecte chargé du projet, Michael Maltzan, est allé à la rencontre du Grand Nord, de ses paysages et des gens qui y habitent.

« Avant de faire ce voyage en Arctique, Michael Maltzan avait déjà réalisé une conception assez élaborée du bâtiment, mais cette immersion dans le Grand Nord a tout changé. Il a dû retourner à la planche à dessin », se souvient le directeur du Musée des beaux-arts de Winnipeg, Stephen Borys, qui a effectué le voyage avec l’architecte en 2013.

Dix jours pour s’inspirer

Dix jours ont permis à l’architecte de la Californie de s’inspirer des paysages et des gens d’Iqaluit, de Rankin Inlet, de Cape Dorset et de Pangnirtung (localités situées dans le territoire inuit du Nunavut).

« Le but de ce voyage n’était pas de reproduire le Nord. C’est impossible en raison de sa grandeur et de la qualité de ses paysages. Je voulais au moins essayer de rappeler les éléments marquants de cette région dans l’architecture d’une quelconque façon », explique Michael Maltzan.

Les grands espaces, l’horizon qui se courbe au loin et la lumière ont marqué l’imaginaire des deux hommes.

« Je me souviens de ce moment où nous étions sur un bateau de pêche, dans la baie de Cumberland, au Nunavut. La vue était spectaculaire : l’eau, la lumière et le ciel se rejoignaient, faisant ainsi presque disparaître l’horizon. Michael s’est alors demandé comment il pourrait reproduire l’ampleur de cette beauté au sein du Centre d’art inuit. C’est à ce moment qu’il a compris que l’éclairage allait être un élément central dans la conception du bâtiment », raconte Stephen Borys.

Porter les voix du Nord

Stephen Borys ne cache pas que le voyage était initialement nécessaire d’un point de vue stratégique et politique. « Vous avez un architecte américain qui veille au design d’un bâtiment au Canada pour les Inuits et les groupes autochtones. Il n’y avait aucun doute, j’avais besoin de l’approbation des gens qui seraient représentés dans ce centre d’art. »

Accompagnés d’un groupe de commissaires d’exposition inuits, Michael Maltzan et Stephen Borys sont allés à la rencontre d’aînés, d’artistes et de membres des communautés inuites.

« Ce voyage nous a permis de réaliser que le nouveau Centre n’était pas seulement matière à parler d’art, mais aussi des gens, des histoires et des territoires qui forgent les communautés inuites », souligne le directeur du Musée.

Les rencontres ont aussi permis de recevoir l’approbation de ceux dont les histoires seront racontées dans ce nouveau centre.

« C’est un projet qui va plus loin qu’un simple projet d’architecture. Je savais que je devais m’investir profondément dans la culture inuite, m’immerger au maximum pour m’inspirer de cette expérience. Je ne peux pas prétendre avoir la même expérience, la même histoire ou la même vie que les artistes inuits, mais je pense que le Centre d’art sera un point convergent sur le plan des ambitions, de la sensibilité et des espoirs », conclut l’architecte Michael Maltzan.

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