Les médias franco-nordiques L’Aquilon et Radio Taïga sont tournés vers l’avenir
Après quelques années plus cahoteuses financièrement, le journal L’Aquilon (NDLR : un partenaire de Regard sur l’Arctique) et Radio Taïga espèrent maintenant effectuer un virage numérique. Les membres du conseil d’administration du média ténois sont revenus sur la dernière année financière, mardi soir à Yellowknife (capitale des Territoires du Nord-Ouest, dans le Nord canadien).
Les Éditions franco-ténoises/L’Aquilon et la Société Radio Taïga ont fait l’état de la situation financière des deux organismes à but non lucratif lors de l’assemblé générale annuelle, mardi.
Au cours de la dernière année, la direction des deux médias a mis à jour l’état financier de ses organismes. Un travail qui a permis selon le directeur, Maxence Jaillet, de mieux se tourner vers l’avenir.
« Dans les dernières années, L’Aquilon et Radio Taïga étaient comme un bateau qui flottait, sans trop de direction, mais dont le roulement fonctionnait », explique le directeur. « Maintenant, on va pouvoir aller vers l’avenir et je pense que mon conseil d’administration et moi en sommes très heureux. »
Avec le recouvrement de certaines dettes ainsi que des restrictions budgétaires, les Éditions franco-ténoises ont terminé l’année 2017 avec un surplus financier. Les choses vont moins bien pour Radio Taïga qui a rétréci son déficit, mais qui nécessite toujours l’aide de L’Aquilon pour financer ses salaires.
Plus de publicité territoriale
Chez L’Aquilon, les annonces du gouvernement territorial dans le journal restent la plus grande source de revenus. Une source qui a pu croître en 2017 grâce au travail de la direction, en collaboration avec le Secrétariat aux affaires francophones des territoires, pour assurer le respect de la Loi sur les langues officielles.
Depuis l’année dernière, Maxence Jaillet dit qu’ils ont fait un vrai suivi pour s’assurer que les annonces publiées dans les médias anglophones soient aussi publiées en français dans L’Aquilon. Une démarche qui porte ses fruits, selon lui.
« Au fur et à mesure que les ministères savent et comprennent l’engagement du gouvernement de servir des services en français aux Ténois, ils comprennent aussi qu’il faut que chaque publicité, chaque avis qui est placé en anglais doit l’être aussi en français », dit-il.
Le virage numérique
Comme c’est le cas dans la plupart des médias à travers le monde, la priorité des deux médias franco-ténois est de se pencher sur le virage numérique.
Selon Maxence Jaillet, le virage à L’Aquilon et à Radio Taïga doit se faire en s’appuyant sur ce qu’ils ont déjà en place. Il ajoute cependant devoir mieux rejoindre le public en ligne.
Il espère que de nouvelles ressources pourront venir les aider avec cette plateforme additionnelle grâce à un programme du gouvernement fédéral.
Dans son Plan d’action 2018-2023 sur les langues officielles, déposé à la fin mars, le gouvernement canadien a promis la création de 35 stages rémunérés dans les médias communautaires en milieu minoritaire.
Un nouveau poste subventionné qui pourrait être bien utile à la petite équipe de L’Aquilon et de Radio Taïga, selon Maxence Jaillet.