Plus de cours d’eau autour d’une ville nordique contaminés à l’arsenic de l’industrie minière

De nombreux lacs près de Yellowknife, capitale des Territoires du Nord-Ouest, demeurent contaminés à l’arsenic des décennies après l’exploitation minière dans la région. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
La région désignée contaminée à l’arsenic, et potentiellement dangereuse pour la santé, près de Yellowknife (capitale des Territoires du Nord-Ouest, dans le Nord canadien) vient d’être agrandie à la suite de nouveaux résultats de recherches scientifiques.

L’avis de contamination recommande de ne pas boire ni se baigner dans l’eau des lacs identifiés. Les poissons qui y sont pêchés ne devraient pas non plus être consommés.

Les autorités recommandent également de ne pas cueillir ni manger les baies ou les champignons de ce secteur, ou à moins de 10 km de l’ancienne mine Giant.

L’annonce est en réalité une mise à jour de l’administrateur en chef de la santé publique des Territoires du Nord-Ouest, André Corriveau. Le premier avertissement sur la contamination a été émis il y a trois ans.

Carte des concentrations d’arsenic mesurées dans les étendues d’eau de la région de Yellowknife, mise à jour le 7 juin 2018. (Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest)

Les lacs Niven, Range et Fiddler’s ont été ajoutés à la liste avec des niveaux d’arsenic de 10 à 51,9 parties par milliard. Santé Canada établit à moins de 10 parties par milliards les taux d’arsenic dans l’eau qui est sécuritaire.

Dans le cas du lac Niven, la sécurité est d’autant plus à risque qu’il s’agit d’un ancien étang d’épuration. Il demeure toutefois sécuritaire de se baigner dans le lac Long ou sur les berges du lac N’dilo et de l’île Latham. L’eau du robinet de Yellowknife est également sécuritaire.

« C’est un avis de précaution. On n’avait pas vraiment de données qui disaient qu’il y avait de gros risques pour la santé publique. On n’avait pas vraiment de preuves que les gens avaient des maladies reliées à des taux importants d’exposition [à l’arsenic], mais on voulait s’assurer que les gens étaient au moins au courant qu’il y avait des risques potentiels, et quelles étaient les façons d’éviter d’être contaminé. »

Dr André Corriveau, administrateur en chef de la santé publique des T. N.-O.

André Corriveau explique que ce sont les lacs et les étangs où la circulation d’eau est à peu près inexistante qui posent problème.

« L’arsenic est soluble dans l’eau. Avec le courant, et chaque année avec la neige et la pluie, l’eau qui circule se retrouve dans le grand lac. Le problème c’est dans les petits lacs où il n’y a pas beaucoup de drainage […], alors l’arsenic reste dans l’eau d’une année à l’autre. On a démontré que pour les petits lacs le taux d’arsenic est aussi élevé maintenant qu’il l’était il y a 40 ans. »

L’arsenic toutefois ne se décompose jamais.

André Corriveau explique que la ville de Yellowknife a été fondée autour de deux mines d’or qui, pour extraire l’or, utilisaient un processus qui impliquait la combustion de l’arsenic qui ensuite s’échappait des cheminées et se rependait dans les environs de Yellowknife.

L’arsenic près de Yellowknife

Pendant plus de 50 ans, les mines d’or Giant et Con ont généré plus de 19 000 tonnes d’arsenic qui se sont répandues sur les terres et dans les lacs des environs de Yellowknife.

L’arsenic est un élément chimique qui se retrouve naturellement dans l’environnement mais qui, sous certaines formes et dans certaines concentrations, devient hautement toxique.

De nombreuses recherches scientifiques entamées ces dernières années permettent d’établir le niveau de toxicité dans l’environnement près de Yellowknife. Une autre étudie le niveau de toxicité chez les habitants de la région qui ont été exposés à cette pollution pendant longtemps.

Radio-Canada

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