« Rien sur nous sans nous » : les premiers ministres des territoires canadiens unissent leurs voix

Le premier ministre du Nunavut, P.J. Akeeagok, la première ministre des Territoires du Nord-Ouest, Caroline Cochrane, et le premier ministre du Yukon, Sandy Silver, lors de la conférence sur l’Arctique à Nuuk, au Groenland, le 31 août (gouvernement des Territoires du Nord-Ouest/La Presse canadienne)
Les premiers ministres des territoires du Canada ont souligné la nécessité d’investir dans les communautés du Nord et d’inclure les habitants du Nord dans la prise de décision lors d’un rassemblement sur le cercle arctique au Groenland qui s’est terminé plus tôt cette semaine.

Le premier ministre du Yukon, Sandy Silver, la première ministre des Territoires du Nord-Ouest, Caroline Cochrane, et le premier ministre du Nunavut, P.J. Akeeagok, ont assisté au forum sur le cercle arctique à Nuuk, au Groenland, du 27 au 29 août. C’était la première fois que tous les trois participaient à l’événement.

Mme Cochrane a déclaré qu’ils avaient relayé le même message : « rien sur nous sans nous ».

« Cela fait trop longtemps que les gens décident des besoins du Nord sans nous consulter suffisamment et ce n’est pas approprié, a-t-elle déclaré. Nous vivons ici, nous avons le plus en jeu ici. Et nous devons donc faire partie de ces conversations. »

Les trois premiers ministres ont dirigé une table ronde sur la souveraineté et sur la sécurité dans le Nord canadien, où ils ont souligné l’importance d’investir dans le logement, les soins de santé, l’éducation et les infrastructures.

« Être en mesure de transmettre ce message parallèle sur la scène internationale était extrêmement important, comme le forum sur le cercle arctique tente en quelque sorte de s’attaquer aux enjeux et de comprendre où nous allons à partir d’ici après la pandémie », a dit M. Silver.

Il a déclaré que ceux qui souhaitent investir dans le Nord ou lutter contre les changements climatiques devraient se préoccuper du fait que les collectivités du Nord doivent disposer des ressources dont elles ont besoin, comme l’égalité d’accès aux soins de santé, pour prospérer.

La sécurité de l’Arctique, un enjeu central

Les préoccupations internationales concernant la sécurité de l’Arctique ont augmenté à mesure que de nouvelles routes maritimes s’ouvrent en raison de la fonte des glaces de mer. Elles se sont encore intensifiées depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février.

« L’attention portée à la sécurité de l’Arctique a vraiment attiré l’attention sur les problèmes avec lesquels nous vivons depuis longtemps », a déclaré M. Akeeagok, soulignant le fossé en matière d’infrastructures entre le nord et le sud du Canada.

« Pour que le Canada ait un rôle solide dans le monde, des investissements doivent être faits dans nos communautés afin qu’elles deviennent aussi dynamiques que possible », a-t-il ajouté.

M. Akeeagok a donné l’exemple de Grise Fiord, la communauté la plus septentrionale du Canada où il a grandi et où le gouvernement fédéral a forcé certains Inuits à déménager dans les années 1950.

Le premier ministre du Nunavut a fait valoir que tous devaient tirer les leçons du manque d’investissements par le gouvernement fédéral dans la création de cette communauté.

M. Akeeagok a mentionné que voir la croissance et les infrastructures à Nuuk, telles que les ports maritimes et la construction de logements, était une « révélation » sur ce qui est possible pour les communautés arctiques au Canada.

Mme Cochrane a mentionné qu’il y avait un besoin de coopération internationale sur des défis communs, notamment le changement climatique, les préoccupations géopolitiques et le manque d’architecture durable par rapport au Sud.

« Nous ne pouvons pas penser de manière isolée. Nous devons travailler ensemble, non seulement dans la région arctique du Canada, mais circumpolaire, a-t-elle indiqué. Nous devons tous être concernés et nous devons tous être autour des tables et en parler. »

M. Akeeagok voit d’un bon oeil les relations qui ont été forgées lors du forum. Il a signé un protocole d’accord avec le premier ministre groenlandais Mute B. Egede, reconnaissant leur intérêt commun pour la culture, les arts, l’éducation, les voyages, le tourisme, les infrastructures maritimes, la pêche et l’énergie verte.

La possibilité pour les résidents de voyager entre les juridictions est au cœur de l’accord.

« La relation que nous avons a toujours été très forte et très profonde, car ce n’est pas seulement par les frontières que nous nous définissons. Cela est connecté à qui nous sommes, que ce soit à travers notre culture, nos langues », a-t-il conclu.

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