Voir l’Arctique canadien autrement que comme « coffre au trésor qui peut être pillé ou négligé »

Les sénateurs en tournée dans les collectivités de l’Arctique canadien ont entendu un message unique et clair qu’ils rapporteront au gouvernement fédéral pour l’élaboration de la stratégie à long terme pour cette région immense.
Le Comité sénatorial spécial sur l’Arctique cherche à comprendre d’ici le mois de décembre de quelle façon on peut encourager le développement dans le Grand Nord canadien sans pour autant mettre en péril son environnement ou ses habitants. Les résultats serviront à élaborer la stratégie du fédéral dans l’Arctique jusqu’en 2030.
Débat entre exploitation des ressources naturelles et protection de l’environnement

Le maire d’Inuvik (Territoires du Nord-Ouest), Jim McDonald, a, par exemple, mis de l’avant la problématique du moratoire imposé par Ottawa sur l’exploration pétrolière dans la mer de Beaufort. Il affirme que c’est la première fois depuis plus d’une décennie qu’il accueille des sénateurs.
Le comité travaille autour de différents thèmes touchant les communautés et leur développement, l’environnement, les sciences et le savoir autochtone.
Le Comité est présidé par l’unique sénateur représentant les territoires, Dennis Patterson, du Nunavut, alors que les postes du Yukon (nord-ouest) et des Territoires du Nord-Ouest (centre-nord) demeurent vacants. Il croit toutefois que cette tournée permettra aux autres sénateurs d’être sensibilisés aux réalités de la région.

« L’avenir du Canada est dans le Nord », ajoute Patricia Bovey, du Manitoba. « Quand on regarde la question des changements climatiques, l’ouverture éventuelle du passage du Nord-Ouest, l’arrivée de bateaux de croisières, tout cela apporte un changement dans l’économie, ainsi que nombre de préoccupations et de secteurs qui pourraient profiter de plus d’investissements. »
Partenariats avec les autochtones, un modèle
Le Sénat s’est déjà penché dans le passé sur la situation énergétique précaire des territoires dont la dépendance au diesel est plus grande et dont les centrales électriques sont vieillissantes.
Le sénateur Dennis Patterson affirme toutefois avoir entendu le premier ministre du Yukon dire que les partenariats avec les conseils des Premières Nations sont une piste de solution qui assure le respect de leurs collectivités et de leur environnement.
« Les territoires du Nord ont trouvé des moyens d’entrer en partenariat avec les Autochtones pour trouver cet équilibre entre développement économique et respect pour l’environnement. C’est un modèle pour le reste du Canada. »