Un nouveau gymnase pour une école francophone du Nord canadien après 15 ans de combats
L’ouverture officielle de la nouvelle expansion de l’École Allain-St-Cyr, à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, vient tourner la page sur plus de 15 ans de rebondissements pour la communauté franco-ténoise. Le combat pour une infrastructure plus complète se transporte maintenant à Hay River, dans le sud du territoire.
Les élèves de l’École Allain-St-Cyr l’utilisent déjà depuis quelques semaines, mais le plancher brille toujours dans le nouveau gymnase de l’école.
En plus du gymnase, l’agrandissement d’Allain-St-Cyr, c’est aussi deux classes, une cuisine tout équipée, un bureau pour l’aide pédagogique, une scène de spectacle et des aires de repos pour les élèves du secondaire.
L’agrandissement représente un investissement de 12,8 millions de dollars, financé par le gouvernement territorial en plus des milliers de dollars en équipement pour le gymnase et la cuisine offerts par des commanditaires et de généreux donateurs.
Mais pour bien des parents, l’agrandissement de l’école francophone de Yellowknife est aussi le résultat de 15 ans de combats et de rebondissements.
Yvonne Careen a été au premier plan de ce combat en tant que mère et première présidente de l’Association des parents ayants droit de Yellowknife (APADY) et à présent en tant que directrice générale de la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSFTNO).
Selon la directrice générale, l’agrandissement est un pas de plus vers la reconnaissance de l’École-Allain St-Cyr en tant qu’école secondaire. Une infrastructure qui permettra de garder davantage d’élèves au niveau secondaire.
La fin des voyages
Pour Martin Deschesnes, qui enseigne l’éducation physique à l’école depuis 15 ans, c’est la fin des multiples voyages quotidiens vers d’autres espaces sportifs dans la ville.
« Le gymnase, ça va nous permettre d’avoir une plus grande variété dans notre programmation et plus de souplesse au niveau des horaires, explique l’enseignant. Ça va nous permettre d’avoir un programme de santé et de bien-être à la fine pointe de la santé. »
La fin des combats
Du côté de l’APADY, l’ouverture de la nouvelle section signifie aussi la fin d’un long processus qui a commencé avec la mise au monde de l’association.
Océane Coulaudoux préside l’APADY depuis plus de deux ans et en est membre depuis sept ans. Elle s’émerveille devant le nouveau gymnase et la réaction des élèves qui en profiteront.
Cependant, même avec la fin des combats, l’avenir de l’association est à présent incertain. Selon sa présidente, le conseil d’administration espère attirer de nouveaux membres lors de son assemblée générale annuelle à la mi-novembre, sans quoi l’association pourrait être dissoute.
« Si personne ne se propose pour être membre cette année, l’APADY devra fermer ses portes », explique sa présidente.
Elle estime que, même si l’APADY disparaissait, des parents se lèveraient aussitôt et s’organiseraient en cas de nécessité.
Les besoins de l’École Boréale
Comme l’École Allain-St-Cyr a finalement eu son gymnase, la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest se tourne maintenant vers l’École Boréale, à Hay River.
Selon Yvonne Careen, la hausse des admissions cette année vient prouver que l’école francophone de Hay River peut encore grandir et nécessite les agrandissements demandés il y a 15 ans.
Conscients que ce ne sera pas devant les tribunaux que la communauté francophone de Hay River pourra aller chercher son gymnase et sa garderie, des parents d’Hay River devraient bientôt organiser des activités de collecte de fonds pour financer un plan d’agrandissement.
« On sait qu’une garderie peut être financée par Patrimoine canadien à 100 % si elle est greffée à une école et qu’un gymnase peut recevoir jusqu’à 50 % de Patrimoine canadien », affirme Yvonne Careen.
En attendant, la directrice générale dit vouloir commencer à créer le service de garde de l’école.
À Yellowknife, une demande de financement pour des rénovations, préparée avec le gouvernement ténois, la CSFTNO et la garderie, a été envoyée à Patrimoine canadien. Une réponse est attendue en février 2019.