Le pont de glace se fait toujours attendre à Dawson, dans le nord-ouest du Canada

Malgré le froid des derniers jours, la glace se fait toujours attendre sur le fleuve Yukon. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
Les résidents de Dawson, au Yukon, demeurent sceptiques devant les nouveaux efforts du territoire pour tenter de construire un pont de glace sur le fleuve Yukon de façon à relier les 150 habitants de la rive opposée.

Le gouvernement a octroyé, le mois dernier, un contrat de 200 000 $ à un entrepreneur en vue d’installer d’une estacade, un câble avec des flotteurs pour tenter d’intercepter la glace flottante. Les plans prévoient la vaporisation d’eau, la semaine prochaine, pour former plus de glace.

Le pont de glace est rendu nécessaire par l’arrêt du service de traversier pour l’hiver, comme le montre le Gorge Black, en cale sèche pour son repos annuel. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Malgré des températures de -44 degrés Celsius des derniers jours, les responsables du ministère de la Voirie et des Travaux publics admettent que la glace ne semble pas se former.

La résidente de West Dawson Marie-Claude Dufresne croit qu’il faut ajuster son mode de vie en fonction de l’existence ou non d’un pont. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Depuis 2016, le pont de glace ne se forme plus de façon naturelle devant la petite ville. Une étude du Conseil national de recherche du Canada a établi que plusieurs facteurs expliquent la situation, comme des hivers plus doux et une accumulation de sédiments au fond du fleuve.

Une traversée non officielle

Les résidents dépendent ainsi d’un trajet de détour, une piste de glace non entretenue par les autorités et qui peut prendre jusqu’à trois fois plus de temps à parcourir.

La résidente de West Dawson Marie-Claude Dufresne croit toutefois qu’habiter la rive opposée est un choix de vie qui consiste aussi à accepter le risque d’isolement qui apparaît quand le pont ne se forme pas.

« Je ne suis pas contre un pont de glace, la route est importante pour les gens […] ce que je trouve un peu [déplorable] c’est les efforts d’aller contre nature et dépenser des sous. »

Marie-Claude Dufresne, résidente de West Dawson
Kyler Mather a décidé l’an dernier de fabriquer lui-même une estacade pour permettre la formation de glace sur le fleuve. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Son propos exprimé sur les médias sociaux a fait grand bruit dans la petite ville partagée sur la question.

Kyler Mather, quant à lui, dépend d’un lien fiable pour se rendre au travail tous les jours, un lien qui, jusqu’en 2016, se formait naturellement. L’an dernier, il a lui-même installé une estacade pour accélérer le processus. Les résidents, dit-il, tireraient profit d’un lien sécuritaire et officiel.

« Je donne au gouvernement le crédit d’avoir tenté quelque chose. S’il laissait tout tomber, ce serait décevant. » Kyler Mather, résident de West Dawson

Il croit que les températures actuelles réussiront à faire geler le fleuve de façon naturelle.

Des informations pour l’avenir
Le maire de Dawson, Wayne Potoroka, ne croit pas que les travaux entrepris par le territoire réussiront à former un pont. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Le maire de Dawson, Wayne Potoroka, n’a pas beaucoup d’espoir que les travaux fonctionneront, mais il affirme qu’il faut s’ajuster à la nouvelle réalité.

Le gouvernement et l’industrie minière, rappelle-t-il, dépendent également du pont de glace pour transporter de la machinerie de l’autre côté du fleuve pour entretenir la route Top of the World et ouvrir les concessions d’or au printemps.

« L’information obtenue ces deux dernières années sera utile pour l’avenir. Ce ne sera pas la dernière fois que le fleuve ne se referme pas devant la ville et il y a de nombreuses personnes qui dépensent de ce lien. »

Wayne Potoroka, maire de Dawson

Le directeur du département d’ingénierie au ministère de la Voirie et des Travaux publics, Paul Murchison, affirme que le territoire tient à offrir un lien fiable entre les deux rives mais selon ses moyens financiers.

« Le scepticisme des résidents est compréhensible quand on prend en considération les changements des dernières années sur le fleuve. Traditionnellement, le fleuve gelait tous les ans et aujourd’hui nous avons un scénario où nous ne savons pas ce qui va se passer. »

Le responsable ne peut pas assurer que les travaux donneront les résultats escomptés et il affirme que d’autres scénarios pourraient être étudiés d’ici l’an prochain, y compris celui d’utiliser le chemin de détour comme lien officiel, une option qui demandera passablement plus d’investissements.

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