Tuées par un grizzly dans le Nord canadien, Valérie Théorêt et sa fille n’ont rien pu faire pour se défendre
Le rapport de la coroner du Yukon, dans le nord-ouest du Canada, conclut que Valérie Théorêt et la petite Adèle sont mortes de façon accidentelle des suites d’une attaque prédatrice d’un grizzly affamé, le 26 novembre, au nord-est de Mayo.
La coroner Heather Jones affirme que les victimes n’ont pas pu se défendre de l’attaque et qu’un pulvérisateur de gaz poivré ou une carabine n’auraient pas pu éviter la tragédie.
La nouvelle de la mort de la jeune mère et de son bébé de 10 mois entre les griffes d’un grizzly a fait la une des médias et des réseaux sociaux.
La famille dont faisaient partie les victimes profitait d’un séjour prolongé sur son territoire de piégeage, près du lac Einarson.
Le conjoint de Valérie Théorêt et père de l’enfant, le trappeur Germund Roesholt, était en train de vérifier ses trappes lorsque le drame s’est produit.
À son retour, il a été attaqué par le grizzly, mais il a réussi à l’abattre de quatre coups de feu. Il a ensuite découvert les deux corps des victimes de l’attaque et attendu les secours, qui n’ont pu arriver que le lendemain.
L’agent de conservation en chef, Gordon Hitchcock, affirme que le campement était particulièrement propre, les gibiers entreposés dans un contenant hermétique dans un cabanon, et que la famille avait de l’expérience en milieu sauvage.
Respect envers la famille
La coroner Heather Jones a admis que cette affaire avait été difficile, mais que ce rapport visait aussi à reconnaître que Valérie Théorêt et Adèle étaient des personnes et non pas de simples statistiques.
Les membres de la famille n’ont pas fait de déclaration, et les médias ont été avisés qu’ils souhaitaient demeurer à l’écart du public.
La nature exacte et les détails des blessures des victimes n’ont pas été divulgués, sauf qu’elles sont mortes pratiquement sur le coup.
Un ours affamé et en douleur
Les résultats de la nécropsie de l’ours ont révélé que l’animal de 18 ans pesait 137 kg. Il était affamé et souffrait en raison des épines du porc-épic qu’il avait consommé, une proie inhabituelle pour les ours.
« Le principal attrait pour un ours est la nourriture, explique Gordon Hitchcock. Partout au Yukon, cette année, nous avons connu un printemps tardif, ce qui peut avoir un impact sur les sources de nourriture naturelle des ours. Par ailleurs, nous avons connu un hiver doux, ce qui peut contribuer à une activité prolongée des ours pour leur permettre de trouver de la nourriture et accumuler des graisses. »
La coroner recommande la sensibilisation du public
Bien qu’il soit clair, selon la coroner, que les victimes n’ont rien pu faire pour échapper à l’attaque de l’ours, elle recommande au territoire de « sensibiliser continuellement le public au fait que les rencontres avec des ours peuvent survenir n’importe où et en toute saison au Yukon ».
Les spécialistes et les agents de conservation de la faune remarquent que les ours semblent demeurer éveillés plus longtemps dans l’année, en sortant de plus en plus tôt de leur tanière au printemps ou s’y rendant de plus en plus tard à l’automne.
La coroner suggère également la création de formation et de ressources pour les chasseurs et les trappeurs, et une amélioration des échanges entre ces derniers et les agents de conservation de la faune en vue d’améliorer les mesures de prudence.
Finalement, la coroner recommande que la sensibilisation du public insiste sur le danger que représente un ours blessé ou en détresse.