L’Arctique canadien n’a jamais été aussi chaud depuis 10 000 ans
Une nouvelle étude suggère que l’Arctique canadien n’a jamais été aussi chaud depuis 10 000 ans, et que la température continue de grimper.
Les travaux, récemment publiés dans Nature Communications, se sont articulés autour de l’étude de matériaux extraits du pergélisol, à proximité de la Dempster Highway, au Yukon, et ont permis de déterminer que les températures de la région sont aujourd’hui plus élevées de près de deux degrés Celsius qu’elles ne l’ont été au cours des 10 000 dernières années.
Les températures enregistrées de nos jours sont encore plus élevées que les précédents pics de chaleur qui auraient eu lieu durant l’holocène, il y a de 6400 à 9900 ans, lorsque notre planète était davantage inclinée sur son axe en direction du Soleil, indique le rapport.
Toujours selon les résultats obtenus par les chercheurs, le réchauffement dans l’Arctique serait en fait un processus à long terme.
Le mois dernier, les Nations unies ont publié un rapport environnemental sur cette région, dans lequel sont décrits des scénarios où les températures en Arctique, durant la période hivernale, augmenteraient de 3 à 5 degrés Celsius d’ici 2050, par rapport à la période de 1986 à 2005.
Selon une autre étude, publiée plus tôt cette semaine dans Environment Research Letters, l’Arctique ne sera plus jamais le même, avec des hivers plus chauds et une toundra qui se verdira peu à peu.
« La Terre se réchauffe fortement et très rapidement », mentionne Duane Froese, professeur à l’Université de l’Alberta, et coauteur de l’étude.
Certains habitants de la région ont toutefois décidé de prendre le taureau par les cornes.
Les habitants de la Première Nation Vuntut Gwich’in à Old Crow, au Yukon, envisagent de déclarer l’état d’urgence en raison des changements climatiques, alors qu’ils constatent de visu les impacts de ces transformations dans leur communauté. Cela comprend une hausse des températures, une baisse des chutes de neige, des hivers plus chauds et un dégel du pergélisol.
Selon M. Froese, ces transformations vont se poursuivre, particulièrement à mesure que fondra le pergélisol, ce qui pourrait se produire plus lentement ou de façon moins dramatique que la fonte des glaciers.
Avec les informations de CBC News