Le Canada ratifie un accord international sur la pêche commerciale dans l’Extrême-Arctique

Le Canada a emboîté le pas à la Russie et à l’Union européenne en ratifiant mercredi l’accord international qui vise à prévenir la pêche commerciale non réglementée dans le Haut-Arctique. (Lucas Jackson/Reuters)
Le Canada a ratifié l’accord international qui vise à prévenir la pêche commerciale non réglementée dans le Haut-Arctique, plus de six mois après sa signature avec neuf autres participants.

« Le Canada montre la voie à suivre pour protéger nos océans et combattre la pêche illicite, et c’est pourquoi nous avons été à l’avant-garde des négociations qui ont conduit à cet accord historique qui vise à protéger l’océan Arctique central », a affirmé mercredi le ministre canadien des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Jonathan Wilkinson, par voie de communiqué.

La Canada emboîte ainsi le pas à la Russie et à l’Union européenne, qui ont respectivement ratifié l’entente en janvier et en mars.

« C’est une solution conçue dans l’Arctique qui va de soi, a indiqué le vice-président de l’organisme environnemental Océans Nord, Trevor Taylor, dans un échange de courriels. Il faut en apprendre davantage sur cette vaste zone océanique et sur les conséquences des changements climatiques avant d’autoriser la pêche industrielle. »

Signé au mois d’octobre, l’accord interdit la pêche commerciale en haute mer dans l’océan Arctique central pendant une durée d’au moins 16 ans après son entrée en vigueur. Après quoi, il sera automatiquement renouvelé pour une période de cinq ans. L’entente vise ainsi à prévenir les effets de la pêche non réglementée avant que les changements climatiques n’offrent cette possibilité.

La liste de signataires inclut les cinq pays possédant une côte arctique (Canada, Russie, Norvège, Danemark, États-Unis) ainsi que d’autres puissances halieutiques telles que la Chine, l’Islande, la Corée du Sud, le Japon et l’Union européenne. Le Conseil circumpolaire inuit, qui représente les populations inuites du Canada, du Groenland (Danemark), de la Russie et des États-Unis, a aussi pris part aux discussions.

Au mois d’octobre, les représentants de l’Accord visant à prévenir la pêche non réglementée en haute mer dans l’océan Arctique central se sont réunis à Ilulissat, au Groenland, pour signer l’entente. (Pêches et Océans Canada)
Collaborer avec les populations autochtones

À la suite d’une rencontre des pays signataires qui avait lieu mercredi et jeudi à Ottawa, le secrétaire parlementaire du ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Sean Casey, a indiqué par voie de communiqué que le Canada travaillerait avec les peuples autochtones du Nord canadien « pour tirer parti de leurs connaissances traditionnelles et prendre en considération les répercussions sur leur mode de vie traditionnel ».

Les représentants des dix membres signataires ont aussi discuté d’inclusion du savoir traditionnel autochtone à la recherche scientifique.

Ils se sont par ailleurs engagés à collaborer pour mettre en place un programme conjoint de recherche scientifique et de surveillance pour mieux comprendre les écosystèmes de l’océan Arctique tout en évaluant le potentiel d’une pêche durable.

« Nous continuerons de travailler avec les peuples autochtones, les gouvernements territoriaux, l’industrie de la pêche, les groupes environnementaux et nos partenaires internationaux pour assurer une intendance responsable des océans, et aider à protéger les écosystèmes fragiles de l’Arctique pour les générations futures », a mentionné le ministre Jonathan Wilkinson.

L’accord fait suite à une entente de principe signée en 2017 et s’inscrit dans un effort du Canada pour combattre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Les eaux arctiques concernées par l’entente sont situées à 200 kilomètres et plus des États côtiers, ce qui représente 2,8 millions de kilomètres carrés d’océan, soit la superficie approximative de la mer Méditerranée.

L’Arctique se réchauffe en moyenne à un rythme deux fois plus rapide que le reste du globe. La fonte précoce des glaces et la diminution de l’étendue de glace des mers ont de nombreuses répercussions sur l’habitat naturel des espèces marines de l’océan Arctique, vers lequel plusieurs espèces de poissons ont tendance à migrer.

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