Des milliers de macareux morts dans la mer de Béring en raison des changements climatiques, dit une étude

Les macareux huppés de la mer de Béring subissent les contrecoups des changements climatiques, indique une étude de la revue PLOS ONE. (Steve Ebbert/Service de la pêche et de la faune des États-Unis)
Des milliers de macareux huppés de la mer de Béring, située entre l’Alaska et la Sibérie, sont morts à cause de la famine et du stress engendrés par les changements climatiques, selon des chercheurs.

Selon une nouvelle étude de la revue PLOS ONE, l’approvisionnement en nourriture des macareux a été perturbé par les changements de température de l’air et de la mer.

Les macareux huppés se nourrissent normalement de krill et de petits poissons, une nourriture qui leur échappe de plus en plus, puisque de plus grands prédateurs l’accaparent dorénavant.

Imaginez aller à l’épicerie alors que les rayons sont vides parce que tout le monde s’est déjà servi, illustre Julia Parrish, qui fait partie de l’équipe de chercheurs à l’origine cette étude.

« Les macareux vivent cela dans toute la mer de Béring », dit-elle.

La famine est inévitable, ajoute Mme Parrish, compte tenu de la quantité de nourriture dont ont besoin les macareux. Ils mangent normalement environ de 30 à 50 % de leur masse corporelle chaque jour.

« Cela fait beaucoup de nourriture. Si vous ne mangez pas une journée, vous avez de gros problèmes. Si vous ne mangez pas pendant quatre jours, vous êtes mort », dit pour sa part John Piatt, un biologiste du United States Geological Survey, qui ne participait pas à l’étude.

Selon M. Piatt, les gros poissons à sang froid, comme la morue, consomment en moyenne de 0,1 à 0,2 % de leur poids chaque jour. Lorsque la température de l’eau monte, leur métabolisme augmente de 30 à 50 %. Les gros poissons mangent beaucoup plus de petits poissons, ceux-là mêmes que consomment normalement les macareux.

Les chercheurs ont concentré leur étude sur l’île Saint-Paul, dans le détroit de Béring, et ont extrapolé le nombre de macareux qu’ils croient morts selon un ensemble de données. (Paul Melovidov)
Plus de morts, mais pas d’extinction

On retrouve les macareux huppés en Colombie-Britannique (ouest canadien) et en Alaska, avec d’autres populations le long des îles Aléoutiennes (Alaska), des îles du détroit de Béring et de la mer des Tchouktches. Les chercheurs ont examiné des macareux trouvés sur l’île Saint-Paul, dans la mer de Béring.

Plus de 300 carcasses trouvées sur place étaient émaciées à cause de la famine et du stress apparent.

Lorsqu’un oiseau meurt en mer, il flotte à la surface de 4 à 14 jours, poussé par le vent. Après environ deux semaines, si le cadavre ne s’échoue pas sur le rivage, il coule.

À l’aide de données sur le vent, les chercheurs ont estimé que le nombre total de macareux morts au cours de la période de recherche de quatre mois, à la fin de 2016, oscillait entre 3150 et 8500.

Mme Parrish prévoit que davantage de macareux mourront, mais l’espèce n’est pas nécessairement en train de disparaître, ajoute-t-elle.

Un écosystème est une machine finement réglée, dit-elle, chaque partie dépendant des autres pour fonctionner comme un tout.

« Les gens vont penser que le changement climatique va tout faire disparaître », dit-elle. « Ce n’est pas le cas, mais cela changera beaucoup de choses. Nous assisterons à un taux élevé de mortalité. »

D’après un texte de Kelsey Mohammed, CBC News

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