Des « changements extrêmes » dans l’Arctique, selon un nouveau rapport

Un pêcheur inuit sort un poisson des eaux glacées à Ilulissat, au Groenland. Les changements climatiques et le recul de la glace de mer touchent les chasseurs et les pêcheurs du Grand Nord. (Brennan Linsley/Associated Press)
Un nouveau rapport détaille comment les changements généralisés dans l’Arctique – du réchauffement climatique à la perte de glaces de mer – ont affecté les animaux, les plantes et les personnes qui y vivent.

L’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) a publié mardi son dernier bulletin annuel sur l’Arctique (en anglais), réalisé par plus de 100 experts de 11 pays. Il fournit une mise à jour sur les signes vitaux dans la région et comprend de nouveaux chapitres sur les précipitations, les impacts des changements climatiques rapides sur les communautés autochtones et la nécessité de poursuivre les recherches sur les pollinisateurs.

Le rapport renforce les tendances à long terme, mais note également des différences régionales. Parmi ses principales conclusions, les températures de l’air à la surface de l’Arctique entre octobre 2021 et septembre 2022 étaient au sixième rang des plus chaudes jamais enregistrées depuis 1900. Les conditions étaient aussi plus humides que la normale, les précipitations augmentant considérablement depuis les années 1950. Le rapport a également noté une couverture de glace de mer inférieure à la moyenne, une augmentation de la prolifération de plancton océanique et la 25e année de suite de perte de la calotte glaciaire du Groenland.

« Peu de régions du monde présentent des changements saisonniers aussi extrêmes de température, de couverture terrestre et océanique, de processus écologiques, de mouvement et de comportement de la faune que l’Arctique », peut-on lire dans le rapport.

« Ces changements extrêmes à travers le cycle annuel sont une source de la sensibilité accrue de la région arctique aux changements climatiques et aux perturbations liées au climat. »

Scientifique à Environnement et Changement climatique Canada, Lawrence Mudryk est l’auteur principal du chapitre sur la couverture de neige terrestre. Dans l’ensemble, le rapport montre que les saisons changent dans l’Arctique et qu’il y a eu plusieurs perturbations aggravées par les changements climatiques, comme les tempêtes et les conditions météorologiques extrêmes, résume-t-il.

« Cela devient parfois un peu accablant d’entendre tous ces rapports de mauvaises nouvelles et à quel point les changements climatiques provoquent des perturbations et vont avoir de mauvaises conséquences dans le monde », affirme M. Mudryk.

« Mais je pense qu’il est important de reconnaître également que ce sont des choses que l’on peut maîtriser et sur lesquelles il est encore possible d’agir », ajoute-t-il.

M. Mudryk soutient, dans son chapitre, que la couverture de neige dans l’Arctique en juin était la deuxième plus faible par rapport au record d’il y a 56 ans en Amérique du Nord et la troisième en Eurasie en raison de la fonte précoce des neiges. Le scientifique avance que cela s’inscrivait dans une tendance observée depuis au moins 2008.

« Il y a des effets ultérieurs sur l’humidité du sol, le moment de la croissance de la végétation et même le risque d’incendie qui en résulte. Cela modifie également le moment où l’hiver se termine et l’été commence », précise-t-il.

« De plus, une chose importante est que cette neige reflète beaucoup de lumière solaire, elle contrôle donc l’énergie qui arrive au printemps dans l’Arctique. »

Syd Cannings, un autre scientifique d’Environnement et Changement climatique Canada, a contribué à un essai sur les pollinisateurs de l’Arctique. Il met de l’avant un important manque de connaissances sur les tendances à long terme des pollinisateurs dans l’Arctique et sur la façon dont ils sont affectés par le réchauffement climatique rapide.

« Je pense que les pollinisateurs sont de plus en plus reconnus comme étant vraiment importants à la fois dans les écosystèmes généraux et dans une sorte d’approvisionnement alimentaire humain », a fait valoir M. Canning.

« Dans l’Arctique, les pollinisateurs sont vraiment importants pour créer un bon approvisionnement en baies, ce qui est bon pour les animaux, les oiseaux, les gens et l’ensemble de l’écosystème de l’Arctique. »

Un article d’Emily Blake, La Presse canadienne

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