Ottawa lance une stratégie nationale pour stimuler l’emploi chez les Inuit

Le gouvernement canadien a annoncé la création d’une stratégie nationale qui vise à réduire l’écart entre les Inuit et les non-Autochtones dans le secteur de l’emploi.
De passage à Iqaluit, la capitale du Nunavut, la ministre fédérale des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, Carolyn Bennett, a présenté lundi la Stratégie relative au marché du travail inuit au nom de la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail, Patty Hajdu.
« Ce partenariat confère aux Inuit le pouvoir de mettre en œuvre leurs propres programmes et services de formation professionnelle », a indiqué la ministre Patty Hajdu, par voie de communiqué.
Annoncée dans le budget fédéral de 2018, cette stratégie propose un versement de 161,2 millions de dollars sur cinq ans dont pourront notamment bénéficier des gouvernements inuit, des organismes sans but lucratif contrôlés par des Inuit ainsi que des gouvernements provinciaux et territoriaux.
Le financement servira entre autres à la création d’activités de perfectionnement de compétences, à des ateliers de mentorat et d’orientation professionnelle, à de l’aide au maintien de l’emploi et à un meilleur encadrement des personnes qui souhaitent lancer leur entreprise.
À terme, Ottawa espère augmenter le niveau de compétences des Inuit et leur présence sur le marché du travail tout en soutenant les organismes inuit qui offrent des services d’emploi et d’orientation professionnelle.
En 2016, le taux de chômage atteignait 22 % chez les Inuit, contre 6 % à l’échelle du pays, selon les données du dernier recensement. Ce taux était particulièrement élevé dans la région inuit du Nunatsiavut (nord du Labrador) et dans le territoire du Nunavut.
Espoirs futurs
Le manque d’établissements postsecondaires dans le Nord canadien est l’un des facteurs qui entretiennent le fossé entre les Inuit et les non-Autochtones dans le secteur de l’emploi. Mais le taux d’obtention d’un diplôme d’études postsecondaires chez les Inuit augmente graduellement depuis quelques années. Selon Statistique Canada, cette proportion est passée de 26 % en 2006 à 29 % en 2016.
Le président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, l’organisme qui représente les Inuit au pays, a accueilli favorablement cette nouvelle stratégie. « L’emploi, le développement de la main-d’œuvre et le travail sont l’une des huit priorités communes établies par les dirigeants inuit et le gouvernement fédéral dans le cadre du processus du Comité de partenariat entre les Inuit et la Couronne », a mentionné Natan Obed dans un communiqué de presse.
La Stratégie relative au marché du travail inuit découle du Programme de formation pour les compétences et l’emploi destiné aux Autochtones, conçu pour mieux outiller les peuples autochtones à améliorer leurs compétences professionnelles et à trouver un emploi. Le programme a été créé pour faire suite à l’une des recommandations de la Commission de vérité et réconciliation, qui demandait au gouvernement canadien d’élaborer, en partenariat avec des groupes autochtones, une stratégie pour combler les écarts en matière d’éducation et d’emploi entre les Autochtones et les non-Autochtones.
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«aide au maintien de l’emploi» je veux bien. «orientation professionnelle» OK mais pour quelles emploies? Il y en a mais très peu au nord comparativement au sud. Les formations seront donc pour des jobs «contingentées». Ce qu’il faut ce sont des créations d’emplois.
C’est une excellente initiative. L’obstacle majeur au succès de ce programme se trouve dans la culture autochtone. Avez-vous entendu parlé du « Indian Time », cette attitude très fantaisiste envers le respect des échéances. Et aussi le manque d’organisation notoire? Il y a aussi la formation et doit suivre un modèle différent de celui des non-autochtones. Nous privilégions la théorie d’abord et la pratique ensuite. C’est la démarche opposée qui fonctionne chez les autochtones. Il va falloir une sensibilisation aux paramètres du monde du travail pour que cette initiative connaisse du succès.