Un policier du Nord québécois accusé d’agressions sexuelles

Deux policiers ont été accusés d’agressions sexuelles à la suite d’enquêtes du Bureau des enquêtes indépendantes. (Radio-Canada)
Pour la première fois depuis la création du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) il y a trois ans, des policiers du Québec ont été accusés à la suite d’une enquête menée par cet organisme indépendant de surveillance des corps policiers de la province.

Le BEI a discrètement inculpé deux agents ces derniers mois, tous deux pour des agressions sexuelles qui se sont déroulées entre autres au Nunavik, la région inuit du Nord québécois, et dans la communauté micmaque de Listuguj, en Gaspésie, dans l’est de la province.

Alors que les services de police envoient généralement un communiqué de presse lorsqu’un suspect est arrêté, le BEI a simplement mis à jour des statistiques sur son site web pour annoncer que des accusations criminelles avaient été portées à la suite de ses enquêtes.

Les agents inculpés sont Timothy Sangoya et Roger Barnaby. Ils seraient les deux premiers policiers accusés au criminel à l’issue d’enquêtes menées par l’organisme indépendant.

Un agent décoré pour son « dévouement »

Timothy Sangoya, un agent de police vétéran du Corps de police régional Kativik, a été accusé d’agressions sexuelles le 14 mai dernier. Il est âgé de 62 ans.

Les faits reprochés se seraient déroulés entre 2003 et 2008 à Tasiujaq, un village de l’est du Nunavik où travaille M. Sangoya, ainsi qu’ailleurs au Québec.

En 2016, M. Sangoya a reçu une médaille lors de la réunion annuelle des chefs de police autochtones du Québec afin de souligner son « dévouement extraordinaire pour la loi et les Nunavimmiut », les habitants du Nunavik.

Le chef de police de Kativik, Jean-Pierre Larose, a refusé de commenter ce dossier, mais a écrit par courriel que M. Sangoya a été suspendu avec salaire.

Une histoire datant de 2017

En juillet, un mandat d’arrêt a été lancé contre Roger Barnaby, 32 ans, un agent du département de police de Listuguj, en Gaspésie.

Le mandat découle d’une enquête du BEI concernant un incident survenu en 2017 dans la communauté micmaque de Listuguj.

Le BEI a été mandaté pour enquêter sur tous les actes criminels présumés commis par la police lorsque les plaignants sont d’origine inuit ou des Premières Nations. Cette directive a été établie à la suite d’allégations d’inconduites policières contre des femmes autochtones à Val-d’Or, fortement médiatisées en 2015.

Plus de 30 plaintes en cours pour des agressions sexuelles

Les deux accusations d’agressions sexuelles portées dans les derniers mois découlent d’éléments moins connus du mandat du BEI.

L’organisme a pour responsabilité d’enquêter sur des incidents où des civils sont tués ou blessés lors d’une intervention policière.

Mais le BEI enquête aussi sur d’autres formes d’inconduites reprochées à des agents de police en service, et particulièrement pour des gestes à caractère sexuel.

Selon les données affichées sur son site web, le BEI enquête présentement sur plus de 30 allégations d’agressions sexuelles reprochées à des policiers, sur un total de 77 plaintes déposées depuis sa création en 2016.

Avec les informations de Catou MacKinnon, CBC

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