Justin Trudeau parle climat à Iqaluit, dans le Nord canadien

Le chef du Parti libéral du Canada Justin Trudeau à Iqaluit, au Nunavut, mardi. (Louis Blouin/Radio-Canada)
Le chef du Parti libéral du Canada était de passage mardi à Iqaluit, dans l’est de l’Arctique canadien, où il a rappelé les grandes lignes de son plan pour lutter contre les changements climatiques, un phénomène dont les impacts négatifs se font déjà sentir dans le Grand Nord.

Justin Trudeau a notamment visité des aînés autochtones. Il en a profité pour interroger quelques-uns d’entre eux au sujet des bouleversements climatiques qui ont cours au Nunavut et dont ils sont les premiers témoins.

La veille, M. Trudeau a dû défendre son bilan environnemental et son plan pour le climat devant un public beaucoup plus difficile à convaincre, lors du débat des chefs. Les attaques les plus virulentes sont venues du flanc gauche, lorsque le chef néo-démocrate et la chef du Parti vert ont évoqué les contradictions des libéraux ainsi que le manque de sérieux de leur plan.

« Vous avez acheté un pipeline. Vous ne pouvez pas être un leader qui défend le climat. Vous dépensez des milliards sur un projet qui va dépasser notre budget climatique », a notamment lancé Elizabeth May (chef du Parti vert), soulignant au passage que les objectifs des libéraux ne respectent pas les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

« Vous avez fait de nombreuses promesses en 2015 et vous semblez vouloir faire du climat une priorité, mais la réalité, c’est que vous avez acheté un pipeline, vous continuez de financer l’industrie pétrolière et vous continuez de donner des exemptions aux plus grands pollueurs », a pour sa part affirmé Jagmeet Singh (chef du Nouveau Parti démocratique).

En conférence de presse, mardi après-midi, Justin Trudeau a défendu à nouveau son plan pour le climat en misant tout particulièrement sur l’instauration de la taxe sur le carbone. « Notre plan est ambitieux et il est faisable », a-t-il assuré.

« Depuis quatre ans […] on a pris énormément d’actions pour lutter contre les changements climatiques, y compris de mettre un prix sur la pollution à travers le pays », a rappelé Justin Trudeau, affirmant qu’il fallait s’assurer que cette mesure soit « abordable ».

Le prix de la tonne de carbone est actuellement fixé à 20 $ et doit augmenter à 50 $ d’ici 2022. Or, le directeur parlementaire du budget estime que, pour être pleinement efficace, la taxe sur le carbone doit grimper graduellement à 102 $ la tonne d’ici 2030. Un tel prix entraînerait une hausse de 23 cents par litre d’essence.

Interrogé sur son intention quant à l’augmentation de cette taxe, Justin Trudeau est resté vague. « Nous nous sommes engagés à augmenter ce prix sur la pollution tous les ans jusqu’en 2022. Et en 2023, on aura la chance d’avoir une élection fédérale qui va nous permettre de discuter des prochaines étapes. »

Pour en finir avec le diesel dans le Nord

Lors de sa visite, le chef du Parti libéral a aussi évoqué une mesure qui vise tout particulièrement les communautés du Grand Nord, où la vaste majorité des habitants utilisent des générateurs électriques qui fonctionnent au diesel pour se chauffer et s’éclairer.

« Nous allons nous assurer que toutes les communautés autochtones ne soient plus dépendantes du diesel et consomment de l’énergie propre et abordable, comme l’hydroélectricité, d’ici 2030 », a-t-il ainsi promis.

Le prix sur le carbone et la dépendance aux énergies fossiles sont des sujets sensibles dans le Grand Nord. Le coût du carburant demeure une préoccupation pour nombre de résidents de ces territoires qui dépendent du diesel. Une situation entre autres causée par l’absence de réseau de distribution d’hydroélectricité.

Justin Trudeau n’a pas chiffré sa promesse. Dans sa plateforme, le Parti libéral affirme toutefois qu’elle sera financée par le nouveau Fonds pour l’énergie propre qu’il promet de mettre sur pied. Ce fonds, qui disposera d’une enveloppe de 5 milliards de dollars, sera financé à même les ressources actuelles de la Banque de l’infrastructure du Canada.

Les libéraux ont remporté en 2015 les trois circonscriptions qui composent le Grand Nord, soit celles du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon.

Avec les informations de Louis Blouin

Joëlle Girard, Radio-Canada

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