Un plan d’urbanisme renouvelé pour la ville de Yellowknife, dans le Nord canadien

La ville de Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest, dans le Nord canadien. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
La ville de Yellowknife, dans le Nord canadien, complète la révision de son plan d’urbanisme, un processus mandaté par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO).

Quels sont les changements apportés par ce nouveau plan?

Tous les huit ans, la Ville de Yellowknife est mandatée par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest de réviser son plan d’urbanisme. Le processus le plus récent tire à sa fin et une dernière ronde de consultations publiques s’est déroulée à Yellowknife et à N’Dilo, où le public pouvait venir consulter, poser des questions, et exprimer son opinion sur le document et ses politiques. Avec cette dernière révision de l’ébauche, les grandes lignes du plan d’urbanisme ne changeront probablement plus, permettant ainsi l’analyse de ce que ce plan propose pour l’avenir de Yellowknife.

À quoi s’attendre de ce nouveau plan?

L’ombre de l’environnement et des changements climatiques plane sur le nouveau plan. Une grande emphase est mise sur la mitigation des impacts environnementaux – des activités humaines sur l’environnement et des changements climatiques sur les activités humaines. Le plan propose, entre autres, plus de règlements qui tiennent compte du pergélisol et de sa fonte dans le développement immobilier et l’infrastructure publique.

Les feux de forêt sont aussi identifiés comme un impact environnemental à mitiger en proposant d’adhérer aux normes FireSmart en matière de construction de bâtiments et d’aménagement du territoire. La ville cherche aussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et sa consommation énergétique. Ces aspects sont traités en plus grands détails dans un autre document stratégique.

Ce souci environnemental s’étend aussi à la stratégie de développement. La croissance de la ville sera concentrée dans les espaces déjà développés, avec une attention particulière pour l’aménagement de terrains réaffectés tels que les terrains laissés vacants au centre-ville ainsi que les espaces urbains à basse densité situés immédiatement autour du cœur du centre-ville.

Des espaces d’intérêt ont aussi été identifiés dans le quartier Kam Lake, qui poursuit sa transition vers un secteur mixte. Plus de constructions résidentielles y seront permises, alors qu’aucune nouvelle industrie lourde ni sera admise. Celles-ci seront plutôt dirigées vers le nouveau quartier industriel Engle. On souhaite, en outre, accentuer la croissance du secteur agricole dans Kam Lake.

Le secteur Con Mine ne verra aucune nouvelle construction tant que la ville n’utilisera pas au moins 65 % de son potentiel de développement immobilier, et ce même si on prévoit que ce secteur devienne le point principal d’accès au Grand lac des Esclaves.

La subdivision sera permise dans les secteurs de Grace Lake et de Kam Lake Sud, mais la ville n’a pas signalé l’intention d’y étendre ses services.

Si le plan fournit de bonnes bases, il reste plutôt restreint dans ce qu’il propose. Un des enjeux centraux qui y est identifié est le manque de logement abordable, surtout dans le secteur locatif. Le plan propose le density bonusing comme incitatif à la construction de logements abordables. Il s’agit d’une stratégie qui permet aux développeurs de bâtir au-delà des densités prescrites en échange de la création de logements abordables. Considérant que cette stratégie porte assez peu de fruits même dans des marchés immobiliers beaucoup plus actifs et compétitifs, il est difficile de croire qu’elle aura du succès dans une ville telle que Yellowknife.

Les politiques du plan visent la création de nouveaux immeubles locatifs, d’habitations en rangée (townhouses), et d’autres bâtiments de taille moyenne pour créer un tissu urbain plus cohérent. Cela se fera pièce par pièce, où cela sera possible.

Le plan permettrait la création de plus d’espaces commerciaux mixtes dans le centre-ville, mais cela ne tient nullement compte du surplus d’espaces commerciaux existants, mais inabordables.

Le centre-ville a besoin d’un plan de développement en soi, chose qui n’existe pas encore et qui n’est nullement présagée dans le plan d’urbanisme. Pour la situation à laquelle elle fait face, Yellowknife a besoin d’une stratégie et d’investissements; pas seulement de l’intensification.

Qu’est-ce qu’un plan d’urbanisme?

Un plan d’urbanisme est un document qui énonce la vision de la ville quant à sa croissance et à son développement pour les 20 prochaines années. Le document en tant que tel n’a pas force de loi, mais il encadre les politiques et règlements de la ville qui, à leur tour, guideront le développement physique de l’environnement urbain. L’application de ces politiques, cependant, dépend de la volonté politique de la municipalité et du conseil municipal.

Le plan d’urbanisme est accompagné d’une étude de fond sur les conditions économiques et sociales de la ville, aussi disponible sur le site Web de la municipalité.

Vincent Desforges, L'Aquilon

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