La popularité du programme d’immersion française, un défi pour le territoire du Yukon
L’opposition officielle a soulevé des inquiétudes quant aux conséquences possibles de la popularité croissante du programme d’immersion française à l’Assemblée législative du Yukon, dans le nord-ouest du Canada, mercredi.
L’École Selkirk à Whitehorse accueille chaque année de plus en plus d’inscriptions pour son programme d’immersion française à un point tel qu’un tirage au sort est maintenant nécessaire.
Cette année, 121 enfants fréquentent le programme soit près de la moitié de l’école du quartier Riverdale.
Ces enfants s’ajoutent aux 469 élèves de l’École Whitehorse Elementary qui en 2006 a dû abandonner son cursus scolaire de langue anglaise pour faire place à l’immersion française.
Des questions
Le critique en éducation du Parti du Yukon, Scott Kent, demande au gouvernement comment il entend répondre à la demande croissante de l’école Selkirk dont les parents tiennent à préserver le programme de langue anglaise.
La ministre de l’Éducation, Tracy-Anne McPhee, a confirmé que la demande y est grandissante, mais n’a pas spécifié de plan pour l’avenir.
Scott Kent croit toutefois que le gouvernement doit planifier tout de suite comment il entend accommoder cette popularité grandissante rappelant que, cette année, le programme d’immersion française accueille 33 enfants de plus que l’an dernier.
Le critique rappelle que c’est cette même popularité qui a poussé le gouvernement à offrir l’immersion française à l’École Selkirk en 2015.
Pour sa part, la présidente du conseil scolaire de l’École Selkirk, Melanie Davignon, affirme devoir « insister [auprès du ministère de l’Éducation] pour ne pas prendre plus de deux classes de maternelle en immersion française parce qu’ils souhaitaient nous en donner une troisième. »
Les parents souhaiteraient plutôt retourner à une seule classe de maternelle en immersion pour assurer une stabilisation des nombres au cours des prochaines années, explique-t-elle. « Il ne faut pas oublier qu’il est difficile de recruter des enseignants en français au pays, note Mme Davignon. L’enseignant de mon fils est arrivé au territoire à peine 5 jours avant le début des classes. »