88 logements abordables durant les deux prochaines années au Yukon, dans le Nord canadien

Un rapport sur le salaire de subsistance au Yukon démontre que le logement demeure un obstacle important à l’équilibre budgétaire des foyers vivant avec le salaire minimum. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
La troisième année de subventions du Fonds pour les initiatives en matière de logement servira à mettre sur le marché 88 logements abordables au Yukon pour un coût de 3,6 millions de dollars.

Ces logements font partie de 12 projets immobiliers du secteur privé, des Premières Nations ou d’organismes à but non lucratif annoncés par le territoire.

Le Fonds finance jusqu’à 50 000 $ par logement à Whitehorse, jusqu’à concurrence de 500 000 $. Il verse aussi 80 000 $ par logement en collectivité rurale jusqu’à concurrence de 800 000 $.

L’architecte et promoteur Antonio Zedda, qui réalise plusieurs projets immobiliers depuis trois ans, affirme que ce nouveau fonds a renversé la tendance ces dernières années.

Si aucun logement locatif abordable n’était construit il y a 10 ans, l’intérêt des promoteurs est maintenant important. En tout, la construction de 350 logements locatifs abordables a été financée jusqu’à présent.

« Pour que le secteur privé s’intéresse au marché locatif abordable, il avait besoin d’incitatifs financiers. Il n’y a autrement aucun intérêt financier […] parce qu’il n’y a pas suffisamment de retours sur l’investissement. »Antonio Zedda, architecte et promoteur immobilier

Le projet Boreal Commons, par exemple, conceptualisé par le cabinet d’architecture Kobayashi + Zedda, prévoit la construction d’un complexe de 81 logements dans le quartier Whistle Bend, à Whitehorse, dont 15 seront « abordables ».

Critères d’admissibilité

Le Fonds, qui est composé de subventions fédérales et territoriales, rend admissibles les projets immobiliers qui comprennent au moins quatre logements abordables pour les bâtiments situés à Whitehorse. Il faut au moins un logement abordable pour ceux construits dans les collectivités rurales.

Selon Jean-Sébastien Blais, analyste des politiques à la Société d’habitation du Yukon, la notion d’abordabilité est définie comme un prix de location représentant le tiers du revenu du locataire, ou soit environ 1000 $ par mois, selon la plus récente médiane au territoire.

« Le Fonds pour les initiatives en matière de logement prescrit d’avoir de petits logements qui soient bâtis, plutôt que de grands bâtiments, puisqu’on croit qu’en ayant un petit espace, ça va avoir un impact sur le logement qui va être donné aux locataires. »Jean-Sébastien Blais, analyste des politiques, Société d'habitation du Yukon

« Les matériaux et les techniques de construction [doivent être] simples, efficients et durables et présentent un plan de logement facile à construire et à entretenir, à un coût minimal, sans pour autant sacrifier l’expression architecturale, le rendement énergétique du bâtiment et le confort des résidents », précise la fiche de critères de construction.

Voués à devenir des copropriétés?

Antonio Zedda admet que la crainte que des logements subventionnés soient un jour transformés en copropriétés est valide « à première vue ».

Les promoteurs doivent toutefois prouver que les logements classés comme abordables le demeureront durant les années suivantes, et ce, de 10 à 20 ans, selon la source du financement. « Mais ce n’est pas pour un an ou deux, c’est certain », ajoute l’architecte.

De son côté, Jean-Sébastien Blais affirme que les propriétaires doivent informer la Société d’habitation du Yukon tous les ans suivant la date de réalisation que les logements respectent toujours les critères d’abordabilité. Le fonds exige que les logements demeurent abordables pendant 20 ans.

Ceci dit, les projets proposés jusqu’ici ne résoudront pas la problématique de la pénurie de logements abordables au Yukon, selon Antonio Zedda.

« Les besoins en matière de logement sont importants et complexes, et je crois que d’offrir [des logements] abordables vient en aide à une partie de la population qui a désespérément besoin de logement, mais je ne crois pas que ça réponde à tous les besoins. »Antonio Zedda, architecte et promoteur immobilier

Claudiane Samson, Radio-Canada

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