Examen des services d’éducation inclusive et spécialisée dans le nord-ouest canadien

La consultante Nikki Yee veut entendre les parents et les éducateurs. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
Le gouvernement du Yukon a annoncé le début d’un examen indépendant des services en éducation inclusive et spécialisée à la suite des recommandations du rapport du Bureau du vérificateur général du Canada, déposé l’an dernier.

L’examen sera assuré par Nikki Yee, une candidate au doctorat en éducation spécialisée à l’Université de la Colombie-Britannique. Son premier rapport est prévu en juin.

L’éducation inclusive est définie par le ministère de l’Éducation du Yukon comme étant un modèle selon lequel « tous les élèves peuvent apprendre ensemble, mais chacun à sa manière », peu importe leurs besoins ou leurs appartenances culturelles.

Le Bureau du vérificateur général avait conclu que le ministère de l’Éducation n’avait pas pris de mesures suffisantes pour « évaluer et corriger les écarts qui existent dans les résultats des élèves » ni pour « mettre en oeuvre des programmes éducatifs inclusifs qui intègrent pleinement la culture et les langues des Premières Nations ».

Nikki Yee affirme vouloir d’abord et avant tout entendre ce que les parents et les éducateurs ont à dire au sujet du système éducatif. « Je souhaite encourager tout particulièrement la participation des parents autochtones », dit-elle.

« Quand il est question d’éducation spécialisée, les élèves autochtones tendent à être surreprésentés. C’est une question importante qui doit être discutée. »Nikki Yee, consultante pour l'examen indépendant de l'éducation inclusive et spécialisée
Des centaines d’enfants touchés

Selon les données du ministère de l’Éducation, 538 élèves ont bénéficié d’un plan d’études individualisé au cours de l’année scolaire 2018-2019.

En tout, 244 éducateurs spécialisés travaillent dans les différentes écoles du territoire pour appuyer ces enfants, pour un budget total de 15 millions de dollars.

Pourtant, le rapport du Bureau du vérificateur général conclut que la moitié des enseignants du territoire ne croient pas avoir le soutien nécessaire pour offrir une éducation inclusive et que les deux tiers soutiennent ne pas avoir la formation nécessaire.

Nikki Yee explique que ce sentiment n’est pas spécifique au territoire.

« Les enseignants ont parfois de la difficulté à aborder la diversité en classe […] C’est un défi constant. Il faut peut-être changer notre façon de voir la diversité et bâtir plutôt sur la diversité. »

« Il faut des actions », dit l’opposition

La députée néo-démocrate de Whitehorse Centre, Liz Hanson, croit qu’il y a eu suffisamment d’études et de rapports sur les lacunes du système de l’éducation et qu’il est plutôt temps de passer à l’action.

L’ancienne leader néo-démocrate estime que le gouvernement ne veut pas dépenser l’argent nécessaire.

« [Ce gouvernement] s’est éloigné de ce que la loi sur l’Éducation prévoit en disant : “Nous ne ferons plus de plans d’étude individualisés, mais plutôt des plans spéciaux.“, ce qui veut dire qu’il n’aura pas besoin d’embaucher de personnel spécialement qualifié attitré à une école. Il n’aura qu’à demander au personnel de se déplacer d’école à école. »Liz Hanson, députée de Whitehorse Centre

Le porte-parole à l’Éducation du Parti du Yukon, Scott Kent, quant à lui, affirme attendre impatiemment les conclusions. Il rappelle que le territoire s’était engagé auprès du Bureau du vérificateur général à entreprendre un examen dès l’automne.

« Il y a évidemment des préoccupations sérieuses au sujet de l’assiduité et du taux de diplomation des élèves. Ce sont d’autres aspects que je souhaite explorer avec la ministre pendant la session législative du printemps. »Scott Kent, député de Copperbelt Sud

Scott Kent souhaite vivement, par ailleurs, que la consultation puisse se rendre dans les collectivités rurales.

Claudiane Samson, Radio-Canada

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