L’Antarctique aurait enregistré une température record, selon un relevé scientifique

À la mi-journée, la température sur la base Esperanza, située à la pointe nord du continent antarctique, a atteint un record de 18,3 °C. (Vanderlei Almeida/AFP/Getty Images)
La température sur le continent antarctique a atteint un nouveau record de chaleur ce jeudi selon un relevé pris dans une station de recherche située à la pointe nord du continent.

Il faisait 18,3 °C à la mi-journée à la station de recherche Esperanza, selon le service météorologique national de l’Argentine, qui a diffusé l’information sur Twitter.

Ce relevé bat le précédent record de 17,5 °C établi dans la même station le 24 mars 2015. La station argentine a commencé à officiellement enregistrer les températures dans la région en 1961, selon un communiqué de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Cependant, le record de température dans la région antarctique, soit sous le 60e parallèle sud, n’a pas été battu. Il a fait 19,8 °C sur l’île Signy en janvier 1982.

Traduction du tweet : Nouveau record de température. Ce midi, la base #Esperanza a enregistré un nouveau record historique (depuis 1961) de température, avec 18,3 °C. Cette valeur dépasse le précédent record de 17,5 °C établi le 24 mars 2015. Et ce n’était pas le seul record…

En comparaison, il faisait aussi chaud à la station d’Esperanza jeudi qu’à San Diego, en Californie, dans le sud-ouest des États-Unis.

Même si les habitants de l’hémisphère sud sont au cœur de l’été, de telles températures sur le continent antarctique restent exceptionnelles.

L’OMM va toutefois mettre en place un comité afin de vérifier s’il s’agit bien d’un nouveau record pour le continent antarctique, qui est défini comme la principale masse continentale.

« Tout ce que nous avons vu jusqu’à présent indique un relevé probablement légitime, mais nous allons bien sûr commencer une évaluation formelle du relevé une fois que nous aurons toutes les données du SMN [service météorologique nationale de l’Argentine] ainsi que celles sur les conditions météorologiques relatives à l’événement », a indiqué, par voie de communiqué, Randall Cerveny, rapporteur de l’OMM sur les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes.

« Ce record semble être associé (à court terme) à ce que nous appelons un « foehn » régional sur la région : un réchauffement rapide de l’air descendant d’une pente/montagne. »

Photos satellite illustrant la fonte des glaces sur le glacier Thwaites entre le 2 décembre 2001 (à gauche) et le 28 décembre 2019 (à droite). (Lauren Dauphin/NASA Earth Observatory)
Hausse des températures aux deux pôles

Les régions des deux pôles terrestres, l’Arctique et l’Antarctique, ont une particularité en commun : ce sont les régions où les températures augmentent le plus rapidement.

En Antarctique, la température serait montée de presque 3 °C en 50 ans, selon l’OMM. Quant à l’Arctique, la région « se réchauffe deux à trois fois plus vite que le reste du globe », d’après Walt Meier, chercheur au National Snow and Ice Data Center.

Selon l’institut américain National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), ce réchauffement a des conséquences sur la banquise au sud comme au nord, les océans Arctique et Antarctique enregistrant leur deuxième plus petite couverture annuelle moyenne de glace de mer au cours de la période 1979-2019.

En Antarctique, ce phénomène est principalement dû à une fonte des glaciers par en dessous. Les scientifiques observent des incursions d’eau océanique relativement chaude sous les glaciers, en particulier dans l’ouest de l’Antarctique et, dans une moindre mesure, le long de la péninsule et dans l’est de l’Antarctique.

Traduction du tweet : Les fissures du glacier de Pine Island en Antarctique ont connu une croissance rapide ces derniers jours, comme le montrent ces deux photos prises les 2 et 5 février 2020 par le satellite Sentinel 1. Le glacier a perdu énormément de glace et a connu une série de vêlages au cours des 25 dernières années.

La banquise de cette région du monde contient à elle seule 90% de l’eau potable terrestre. Si elle venait à fondre totalement, le niveau de l’eau mondial pourrait monter d’environ 60 mètres, indique l’OMM.

Une récente étude a révélé que les eaux chaudes de l’océan font fondre le gigantesque glacier de Thwaites dans l’ouest de l’Antarctique. À lui seul il pourrait faire monter le niveau des mers de plus de 3 mètres. La quantité de glace s’échappant de ce dernier a d’ailleurs doublé en 30 ans, selon les dernières observations.

Cette recherche fait partie d’une opération de plusieurs millions de dollars menée par les Britanniques et les Américains pour étudier le glacier de Thwaites. L’International Thwaites Glacier Collaboration a débuté en avril 2018 et devrait se terminer en décembre 2023.

Toujours selon l’OMM, le glacier voisin nommé Pine Island a lui aussi montré des signes d’instabilité accrue au cours des 25 dernières années. Des fissures dans le glacier de Pine Island se sont d’ailleurs rapidement développées ces derniers jours, selon les images satellite du programme européen Sentinel 1.

Mathiew Leiser, Regard sur l'Arctique

Né dans le sud de la France d'une mère anglaise et d'un père français, Mathiew Leiser a parcouru le monde dès son plus jeune âge. Après des études de journalisme international à Londres, il a rapidement acquis différentes compétences journalistiques en travaillant comme journaliste indépendant dans divers médias. De la BBC à l'Agence France Presse en passant par l'agence d'UGC Newsflare, Mathiew a acquis de l'expérience dans différents domaines du journalisme. En 2019, il décide de s'installer à Montréal pour affronter les hivers rigoureux et profiter des beaux étés mais surtout développer son journalisme. Il a rapidement intégré Radio Canada International où il s'efforce de donner le meilleur de lui-même au sein des différentes équipes.

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