La réouverture de la mine Raglan soulève de vives critiques dans le nord du Québec

La mine Raglan, au Nunavik, a repris ses activités le 18 avril, a annoncé Glencore. (Émily Blais/Radio-Canada)
La mine Raglan a repris ses activités au Nunavik, après les avoir interrompues en raison de la pandémie, une décision qui soulève de vives réactions dans cette région située à l’extrême nord du Québec.

La compagnie Glencore, à qui appartient la mine, dit avoir repris progressivement ses activités le 18 avril, après que le gouvernement Legault eut donné le feu vert aux entreprises minières de la province.

« [La] mine Raglan continuera à assurer les mesures liées à l’intensification du nettoyage, la désinfection et la réorganisation du travail afin de limiter les contacts entre les travailleurs et de faciliter l’isolation préventive en cas d’apparition de symptômes », a indiqué la minière lundi, dans un communiqué.

Vendredi, la Société Makivik, qui représente les Inuit de la région, n’a pas caché son désaccord face à la reprise des activités de la mine Raglan, qui est située entre Salluit et Kangiqsujuaq.

« Nous avons peur que l’ouverture des mines n’entraîne la propagation du coronavirus », a affirmé le président de l’organisme, Charlie Watt.

Il estime ne pas avoir été suffisamment consulté par le gouvernement provincial : « Les Inuit du Nunavik sont insultés par ces mesures unilatérales prises par le gouvernement du Québec qui rouvrent de vieilles blessures. »

Charlie Watt dit par ailleurs avoir envoyé plusieurs lettres au gouvernement provincial au sujet de la pandémie, mais il affirme que toutes sont restées sans réponse.

« La pandémie ne doit pas laisser croire [au gouvernement] qu’il n’a plus le devoir de consulter les Inuit. »Charlie Watt, président de la Société Makivik
Aucun déplacement vers les communautés

La minière Glencore maintient l’interdiction pour les travailleurs provenant de l’une des 14 communautés du Nunavik de se rendre sur le site pour minimiser les risques de propagation du coronavirus. Elle affirme que ces employés continueront de percevoir leur salaire.

La mine Raglan compte 1250 employés, dont environ 250 Inuit, selon l’entreprise. Parmi eux, environ une centaine résident dans le sud de la province et ont quant à eux l’autorisation de se rendre sur le site minier.

Bon nombre des travailleurs de la mine Raglan viennent du sud de la province. Ils s’y rendent par intervalles de deux semaines. (Ariane Perron-Langlois/Radio-Canada)

Jeudi, la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik et le Corps de police régional Kativik ont demandé le maintien de certaines restrictions, malgré la reprise des activités minières. Les itinéraires de voyage des travailleurs se feront du sud au nord sans contact avec les communautés du Nunavik [et] les installations de la baie Déception ne seront pas accessibles aux résidents du Nunavik, a annoncé l’Administration régionale Kativik, dans un communiqué.

Par ailleurs, Glencore affirme collaborer avec l’Université Laval pour mener des tests de dépistage de la COVID-19 directement sur le site minier, comme l’a récemment fait la minière Agnico Eagle, au Nunavut.

Les cas de COVID-19 se multiplient au Nunavik. Dimanche, les autorités sanitaires de la région ont confirmé un premier cas à Inukjuak, ce qui porte le total à 14 dans la région.

Radio-Canada

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