Ravitailler le Grand Nord canadien : le métier de camionneur plus que jamais essentiel
« C’est jamais pareil, la température a son mot à dire, si ça se passe bien ça met trois à quatre jours, mais ça peut aller jusqu’à huit jours », note Yves Lafond, camionneur.
Ce chauffeur effectue un service essentiel en temps de pandémie : transporter du propane dans son camion entre Whitehorse au Yukon, et Inuvik aux Territoires du Nord-Ouest.
Yves Lafond connaît bien les routes du Grand Nord, lui qui y pratique ce métier depuis bientôt 12 ans. Mais il n’est jamais au bout de ses surprises : « la semaine dernière, j’ai eu un bris mécanique et on a pas pu venir me chercher à cause du blizzard », dit-il.
Les routes étant fermées pour cause de mauvais temps, ce camionneur a dû rester seul en attente d’une accalmie. « On a de la nourriture, du chauffage au propane, des couvertures… on est bon pour six à sept jours, mais pas dans le grand luxe », rigole-t-il.
Heureusement, Yves Lafond ne panique jamais, il sait qu’il peut compter sur la solidarité de ses collègues. « On n’est pas beaucoup, mais il y a toujours quelqu’un qui sait où on est. On est une cinquantaine de camionneurs sur cette route », explique-t-il.
La pandémie de la COVID-19 n’a pas beaucoup changé son quotidien : « on est confiné par définition à l’année, quand t’es camionneur dans l’arctique, t’es pas mal tout seul », souligne Yves Lafond. En revanche il évite désormais de sortir de son camion pour aller manger au restaurant pendant ses pauses.
Malgré toutes les aventures qu’il a vécu depuis qu’il parcourt ce trajet entre Whitehorse et Inuvik, Yves Lafond aime plus que jamais son métier. « Depuis que je suis dans le Nord, j’ai réalisé l’importance de mon travail. On est bien plus apprécié ici », confie-t-il.