Une patrouille de la Garde côtière américaine a vu la semaine dernière un croiseur lance-missiles de la Chine naviguant à environ 140 km au nord de l’île de Kiska, dans la chaîne des îles aléoutiennes, en Alaska.

L’équipage du navire-patrouilleur le Kimball a ensuite découvert deux autres navires de la marine chinoise et quatre de la marine russe, dont un destroyer. Ils naviguaient en formation, peut-on lire dans un communiqué de la Garde côtière américaine diffusé lundi. L’événement s’est produit le 19 septembre.

Les navires chinois et russes se trouvaient dans la zone économique exclusive des États-Unis, souligne la Garde côtière. Peu après avoir été repérée par le navire américain, la formation s’est dispersée, affirme l’organisme fédéral américain.

« Bien que la formation ait agi conformément aux règles et normes internationales, nous riposterons à la présence [étrangère] pour nous assurer qu’il n’y a pas de perturbation des intérêts américains dans l’environnement maritime autour de l’Alaska », déclare le contre-amiral Nathan Moore, commandant du 17e district de la Garde côtière, dans le communiqué.

En septembre 2021, un incident du genre impliquant des navires chinois dans les eaux à proximité des îles aléoutiennes avait aussi été rapporté.

À la fin août, lors de sa visite au Canada, le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg, a soutenu que la Russie et la Chine augmentent leur présence dans l’Arctique et que les pays de l’OTAN devaient prévoir leurs actions en conséquence.

Selon lui, la Russie a rouvert des centaines de bases militaires nordiques datant de l’époque soviétique, notamment des aérodromes et des ports en eau profonde, et l’armée russe utilise ses territoires en Arctique pour tester de nouvelles armes. La Chine s’est aussi déclarée un pays presque nordique et compte construire le plus gros brise-glace du monde, ajoutait-il.

Exercices russes près de l’Alaska

Début septembre, la Russie et la Chine ont mené des exercices militaires conjoints, baptisés « Vostok 2022 », dans l’extrême-est de la Russie et dans la mer du Japon. Des troupes d’anciens pays de l’orbite soviétiques ou de la Russie, comme l’Inde, le Laos, la Mongolie, le Nicaragua et la Syrie, étaient aussi invitées.

À la mi-septembre, la Russie avait annoncé effectuer des exercices militaires, y compris des tirs de missiles, dans l’océan Arctique, plus précisément dans la mer des Tchouktches, à quelques centaines de kilomètres de l’Alaska.

La marine russe avait également procédé à des exercices militaires d’envergure à l’été 2020, près de l’Alaska, dans la mer de Béring.

Ces dernières années, des avions militaires russes ont été interceptés à plusieurs reprises près de l’Alaska. 

L’invasion de l’Ukraine par la Russie est venue exacerber les tensions entre Moscou et l’OTAN ces derniers mois.

Pour leur part, les États-Unis se sont retrouvés à couteaux tirés avec la Chine à la suite de la visite diplomatique de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, à Taïwan, en août. En riposte, la Chine avait montré les muscles avec un important déploiement militaire autour de l’île.