Arctique canadien : le Parti du Yukon se tourne vers la jeune génération

Currie Dixon a remporté la course à la chefferie du Parti du Yukon le samedi 23 mai dernier. (Photo : Crystal Schick)
L’élection samedi de Currie Dixon comme nouveau chef du Parti du Yukon représente, selon ce dernier, un point tournant dans l’histoire du parti politique d’allégeance conservatrice.

Currie Dixon, un ancien ministre âgé de 34 ans, ne s’était pas présenté aux dernières élections de 2016, au moment où son parti a perdu le pouvoir après 14 années à la tête du territoire sous le règne de Dennis Fentie puis Darrell Pasloski.

« Les résultats de 2016 n’étaient certes pas ceux qu’on souhaitait, mais nous avons eu du temps depuis pour réfléchir et envisager les façons de se renouveler. […] Il faut rejoindre les Yukonnais qui traditionnellement n’envisageaient pas d’adhérer au Parti du Yukon », affirme le nouvel élu en entrevue.

« Il y a un désir de voir une nouvelle génération prendre la direction du parti et je me vois représenter [ce désir]. Je crois que l’arrivée de nouveaux membres dans les derniers temps [s’explique] en partie par cette course au leadership et c’est très intéressant pour nous comme parti de voir cet intérêt. »Currie Dixon, chef du Parti du Yukon

Currie Dixon a remporté le second tour du scrutin de la course à la chefferie samedi par 70 voix sur son plus proche rival, le député de longue date dans Lac Laberge, Brad Cathers.

Currie Dixon, alors ministre des Services aux collectivités du Yukon, avait signé l’entente en 2016 à Nuuk au Groenland pour la tenue des Jeux d’hiver de l’Arctique en 2020. Ces derniers ont été annulés en raison de la pandémie. (Ryan Mahle/Radio-Canada)
Au-delà de la fiscalité conservatrice

Currie Dixon souligne que sa vision repose toujours sur les valeurs de base du parti, soit des budgets équilibrés et de bas taux d’imposition, tout en soutenant le secteur privé et celui des ressources naturelles comme celui des mines. Mais le nouveau chef voit dans son élection le besoin d’élargir l’éventail d’offres dans la plateforme de son parti.

« Je crois que nous devons tourner notre attention vers la prochaine génération de Yukonnais et nous assurer que leurs priorités sont représentées dans notre plateforme. »Currie Dixon, chef du Parti du Yukon

Le nouveau chef souhaite se pencher d’abord sur les relations auprès des Premières Nations, dont il compte en priorité se rapprocher pour « bâtir une relation saine et productive ».

Pour se rapprocher de cette « nouvelle génération » et des familles, le chef propose des politiques plus sociales.

« Il faut envisager de nouveaux domaines politiques […] comme l’éducation en petite enfance ou des initiatives en santé mentale. »

Une augmentation de 700 % du nombre de membres

Les porte-paroles du Parti du Yukon soulignent que près de 1600 membres étaient inscrits pour voter, soit une augmentation de 700 % par rapport au nombre de membres l’an dernier à pareille date.

Le taux de participation, selon les responsables, est d’environ 96 %, avec 1514 voix enregistrées par téléphone en raison des restrictions sanitaires en temps de pandémie.

Le leader de l’opposition officielle, Stacey Hassard, accuse le gouvernement de manquer de vision. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Les trois ans et demi sous une chefferie intérimaire ont aidé à reconstruire l’intérêt, selon Currie Dixon qui tient à remercier le travail de Stacey Hassard, probablement l’un des chefs intérimaires au plus long mandat.

« [Cet intérim] nous a permis de créer de l’intérêt et beaucoup de « momentum ». Le taux de participation et le nombre de membres sont représentatifs de l’engagement et de l’intérêt des gens. »

D’autant, rappelle le chef, que cette course s’est faite pendant la pandémie ne permettant pas de porte-à-porte ou de visites dans les collectivités.

Hassard demeure député
Le chef sortant du Parti du Yukon, Stacey Hassard, s’est adressé à un petit groupe de membres au terme des élections à la chefferie en raison des restrictions entourant les rassemblements publics. (Photo : Crystal Schick)

Le chef sortant Stacey Hassard a laissé la barre au nouveau chef non sans émotion, portant un regard sur les dernières années.

« C’est une belle journée pour moi puisque j’ai accepté ce rôle il y 44 mois, une courte durée », a-t-il lancé.

Le député de Pelly-Nisultlin a expliqué avoir pris ce rôle au nom du parti.

« Je n’envisageais pas de devenir chef à ce moment de ma vie, mais je ne voulais pas fermer la porte aux autres membres du caucus. »

Le rôle de Stacey Hassard en chambre n’a pas encore été déterminé.

Avec les informations de Chris Windeyer

Claudiane Samson, Radio-Canada

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