Un premier cas de COVID à Haines en Alaska transforme la petite ville

Le village de Haines n’est accessible par la route qu’en passant par le Yukon. (Mario de Ciccio/Radio-Canada)
Le village de Haines en Alaska est sur le qui-vive après la confirmation, dimanche, d’un premier cas de COVID-19 dans la localité.

Selon un communiqué de presse publié lundi par les autorités de la petite municipalité, la personne infectée est un homme qui n’a pas voyagé à l’extérieur de la collectivité récemment.

L’homme est en quarantaine à la maison et une enquête est en cours pour identifier tous ceux et celles qui pourraient avoir été en contact avec lui.

Les autorités soulignent dans leur communiqué que ce premier cas confirmé «place le risque pour la communauté de la théorie à la réalité.»

«Il est plus important que jamais pour chaque citoyen d’exercer les précautions recommandées depuis des mois», disent les autorités.

Jusqu’ici, les collectivités de Haines et de Skagway sur la côte alaskienne avaient été épargnées par la COVID. Les autorités espéraient même une possible réouverture avec le Yukon de façon à relancer l’économie. Les deux municipalités ne sont reliées au continent que par les routes traversant le Yukon.

Déception

La directrice médicale du centre de santé de Haines, Lylith Widmer, affirme que la capacité de la clinique à effectuer des tests localement est bonne et les règles sanitaires «rigoureuses».

La mairesse de Haines, Janice Hill, affirme de son côté que dès que le premier cas a été confirmé, les réunions du conseil municipal se sont précipitées, le protocole des autorités sanitaires de l’Alaska s’est mis en place, et les citoyens ont voulu se rendre utiles.

«Les gens jusqu’ici sont aidants, mais un peu frustrés parce que les règles en place, comme la confidentialité, les empêchent de s’impliquer. Mais j’étais contente de voir la réaction de ceux qui voulaient aider.»

« Je crois que les gens feront plus attention maintenant qu’il y a un cas et qu’ils ne savent pas s’ils ont été en contact. […] Ça vous ouvre les yeux certainement. »Janice Hill. mairesse de Haines en Alaska.

Le conseil municipal doit tenir une rencontre en soirée mardi pour déterminer, s’il y a lieu, les mesures de restriction supplémentaires à adopter. Les visiteurs sont peu nombreux étant donné la fermeture de la frontière canado-américaine et la diminution du nombre de traversiers.

Le village de Haines en Alaska dénombre environ 1700 habitants. (Mario de Ciccio/Radio-Canada)

Heather Lende, résidente de longue date, affirme que ce premier cas rend les résidents nerveux et préoccupés.

« On espérait tous que les choses reviendraient à la normale. C’est très étrange de se sentir aussi isolés [avec la frontière fermée]. »

L’autrice rappelle que la population de Haines est plus âgée et vulnérable que dans d’autres localités et que les précautions sanitaires devraient être respectées par tous pour les protéger.

« Peut-être est-ce que cette situation nous permettra de nouveau de ne plus nous positionner à droite ou à gauche [de l’échiquier politique], mais d’être unis pour préserver notre santé. »Heather Lende, résidente de Haines en Alaska
Vigilance à Skagway

Le maire de la municipalité voisine de Skagway, Andrew Cremata, a vite réagi sur les médias sociaux à l’annonce d’un premier cas, exhortant ses concitoyens à faire preuve de vigilance.

Skagway ne reçoit pour l’instant que certains visiteurs de Haines ou de la capitale alaskienne, Juneau, en raison de la fermeture de la frontière canado-américaine.

La ville de Skagway en Alaska. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Avec l’annulation de la saison de bateaux de croisière, de nombreux résidents n’ont aucune perspective d’emploi et Andrew Cremata craint que nombreux soient ceux qui quittent la petite ville.

« C’est une préoccupation parce qu’il est dispendieux de vivre ici. C’est dispendieux et c’est isolé et bien des gens avaient hâte à la reprise des activités. Ma crainte est que des résidents regardent au coût de la vie avec la perspective d’un autre hiver, 18 mois sans revenu, et se disent qu’ils pourraient plutôt fermer la maison et descendre vers Washington. »Andrew Cremata, maire de Skagway

Le conseil municipal a ainsi adopté la semaine dernière une résolution qui prévoit de distribuer directement aux résidents l’argent de relance du gouvernement fédéral pour les encourager à rester à Skagway.

« Donner l’argent aux résidents et dire : “Hey! Pour aussi longtemps que vous restez, vous pourrez recevoir ces chèques tous les mois” et ainsi garder les gens ici, garder les inscriptions à l’école, et garder l’essence de cette communauté parce qu’une fois que ça commence à s’effriter, tout peut se perdre rapidement. »

Claudiane Samson, Radio-Canada

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