Arctique canadien : Les frontières des T.N.-O pas fermées, mais des accès interdits

Les frontières des T.N.-O. ne sont peut-être pas fermées, mais les non-résidents qui n’ont pas d’exemptions ne pourront pas entrer au territoire. (Katie Toth/Radio-Canada)
Après avoir dit pendant des mois que les frontières des Territoires du Nord-Ouest étaient fermées aux non-résidents, le gouvernement change son message et parle plutôt de restrictions et d’interdictions afin de mieux se conformer à la Charte canadienne des droits et libertés.

Le message change, mais les restrictions semblent rester les mêmes; les non-résidents et ceux qui ne sont pas exemptés devront obtenir une « exemption pour circonstances exceptionnelles » s’ils souhaitent entrer aux T.N.-O, en plus de s’isoler pendant 14 jours.

Ainsi, les frontières ne sont pas fermées, mais l’entrée au territoire est interdite si un non-résident n’a pas d’exemption.

Le gouvernement n’a pas indiqué ce qui permettrait l’obtention d’une telle « exemption pour circonstances exceptionnelles ».

La première ministre, Caroline Cochrane, sa ministre de la Santé, Diane Thom, et l’administratrice en chef de la santé publique, Kami Kandola, ont offert cette clarification mercredi dans une déclaration commune, après avoir transmis certains messages contradictoires au cours des derniers jours.

Selon la déclaration, avant les changements précisés mercredi, les gens sans exemptions qui arrivaient à la frontière se voyaient forcés par les autorités publiques de faire demi-tour.

« [Depuis le 29 mai] les voyageurs ont la possibilité de faire demi-tour de leur propre gré, indique le gouvernement dans son communiqué. S’ils choisissent de ne pas le faire, on leur dira alors qu’ils doivent obtenir une exemption pour circonstances exceptionnelles et qu’ils doivent immédiatement s’auto-isoler s’ils souhaitent entrer aux T.N.-O. »

Selon le gouvernement, ce changement d’application de la directive a pour but de « mieux harmoniser son application avec les dispositions relatives à la liberté de circulation de la Charte canadienne des droits et libertés ».

En Assemblée législative, la ministre de la Santé, Diane Thom, a indiqué que cette modification avait été apportée à la suite d’un développement juridique à Terre-Neuve-et-Labrador où des résidents saisonniers tentent de faire invalider une ordonnance similaire.

Diane Thom est la ministre de la Santé et des Services sociaux des Territoires du Nord-Ouest depuis novembre 2019. (Mario de Ciccio/Radio-Canada)

« Essentiellement, notre gouvernement ne peut pas empêcher les gens d’entrer dans les Territoires du Nord-Ouest, mais nous pouvons restreindre ou interdire leurs mouvements une fois qu’ils sont dans les Territoires du Nord-Ouest », indique la ministre en Chambre.

Selon la déclaration, de nouveaux arrêtés qui viendront « protéger avec transparence la liberté de circulation prévue dans la Charte » devraient entrer en vigueur en même temps que la phase 2 du plan de déconfinement, prévue à compter de vendredi.

Messages contradictoires

Depuis le dépôt d’une ordonnance interdisant tout déplacement vers les T.N.-O, en mars, le message de la première ministre, des membres de son cabinet ainsi que de la médecin hygiéniste en chef ont été clairs : les frontières du territoire sont fermées aux non-résidents, avec certaines restrictions notamment pour les travailleurs essentiels.

Cependant, le message a perdu de sa clarté en début de semaine lorsque la première ministre a laissé entendre en entrevue sur la chaîne nationale de CBC qu’un non-résident pouvait entrer au territoire à condition de suivre les directives d’isolement de 14 jours et que le tourisme était « encore sur la table » cet été.

Caroline Cochrane est la première ministre des Territoires du Nord-Ouest. (Mario de Ciccio/Radio-Canada)

Un commentaire qu’elle avait dû clarifier pour une première fois dans une déclaration mardi.

« Bien que la frontière ne soit pas fermée aux résidents canadiens, nous exigeons toujours que les personnes qui ne sont pas en voyage essentiel s’auto-isolent pendant 14 jours dans l’un des quatre centres régionaux », avait-elle précisé mardi.

Ce qu’elle n’avait pas mentionné était la nécessité d’une « exemption pour circonstances exceptionnelles ».

Le même jour, la ministre de la Santé avait indiqué en Assemblée législative que le voyage de plaisance restait interdit.

Mario De Ciccio, Radio-Canada

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