Une escouade chargée des meurtres non résolus d’un territoire du Nord canadien toujours sans employé

Une année après l’annonce de sa création, l’unité d’enquête chargée des meurtres et des disparitions non résolus dans les Territoires du Nord-Ouest n’a toujours aucun employé. (Andrew Pacey/Radio-Canada)
La Gendarmerie royale du Canada (GRC), la police fédérale, n’a toujours pas procédé aux deux embauches nécessaires pour constituer son unité d’enquête sur les cas non résolus de personnes disparues ou assassinées dans les Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.), dont un grand nombre de femmes autochtones. Il y a pourtant un an que le ministère territorial de la Justice a débloqué un budget à cet effet.

La ville de Yellowknife a alloué 304 000 $ à la création de cette escouade dans son budget du printemps 2018.

Toutefois, le processus de recrutement n’a pas encore abouti, a reconnu la porte-parole de la GRC, Marie York-Condon, dans un courriel.

« Les employés de cette unité doivent avoir des compétences particulières et la GRC veut s’assurer de placer les bonnes personnes aux bons postes afin de garantir son succès. »

Marie York-Condon, porte-parole de la GRC dans les Territoires du Nord-Ouest

Dans le territoire voisin, le Yukon, l’escouade chargée des homicides et des disparitions non résolus est bien opérationnelle. Et son financement avait été annoncé sensiblement en même temps que celui de l’unité des T.N.-O.

Le ministère de la Justice des territoires n’a pas voulu préciser quand le processus de recrutement a été lancé précisément.

Au moment même où se déroule ce processus d’embauche, la GRC examine différents dossiers de disparition ou d’homicide qui pourraient être confiés à la nouvelle unité.

La GRC a refusé la demande d’interview de CBC/Radio-Canada et indiqué qu’elle ne ferait pas de commentaires sur le nombre de cas à l’étude.

« Nous pourrons peut-être fournir davantage d’information quand l’unité sera dotée de personnel et prête à fonctionner, et qu’elle aura pu se pencher sur les détails des affaires relevant d’elle », nous a écrit Marie York-Condon.

Comme la nouvelle unité fera partie des groupes des crimes graves de la GRC, ses deux enquêteurs pourront, au besoin, compter sur l’aide d’autres collègues, a précisé la porte-parole du corps policier.

En 2018, il y avait 71 affaires non résolues de personnes disparues ou assassinées dans les T.N.-O. De ce nombre, 63 étaient considérée comme « en cours ».

Des attentes importantes
La militante autochtone Gail Cyr aurait espéré que la nouvelle brigade soit opérationnelle maintenant. (Alex Brockman/Radio-Canada)

La militante autochtone Gail Cyr avait salué la mise sur pied de l’escouade quand celle-ci avait été annoncée, l’an dernier, estimant qu’elle pourrait aider les proches de personnes disparues ou assassinées à savoir où en sont les enquêtes.

Elle espère encore que la nouvelle équipe tiendra les familles au courant de ses travaux.

« Les choses s’améliorent [mais] il y a encore beaucoup de retard », a dit Mme Cyr, qui avait espéré que l’unité entrerait en fonction en moins de neuf mois.

« Je me souviens des années 1980. On avait l’impression qu’il ne se passait jamais deux semaines sans qu’une personne ne disparaisse ou ne soit tuée. C’était terrible. »

Gail Cyr, militante autochtone

À l’époque, les familles ne se montraient pas toujours très compréhensives ou courtoises avec les policiers et collaboraient peu, a-t-elle convenu. C’est qu’elles s’inquiétaient pour la sécurité de leurs proches.

Gail Cyr espère que la nouvelle escouade établira des liens solides avec les familles des disparus et qu’elle saura leur faire comprendre à quoi elles devraient s’attendre.

Mme Cyr souhaite qu’elle produise annuellement un rapport faisant le point sur les enquêtes ouvertes et sur les mesures qui auront été prises.

Les unités spéciales de ce type permettent à la GRC de consacrer du temps et de l’attention à des affaires « où toutes les possibilités d’enquête semblaient avoir été épuisées, tout en s’occupant de cas plus récents », a expliqué Tania Vaughn, porte-parole du quartier général de la GRC. « C’est ce qui les rend si importantes. »

« Les enquêtes non résolues sur des homicides ou des disparitions ne sont jamais complètement fermées. La GRC prend tous les moyens possibles pour résoudre ces affaires, rendre justice et apporter une certaine paix aux familles des victimes. »

Tania Vaughn, porte-parole du quartier général de la GRC

Les dossiers plus anciens sont examinés et évalués périodiquement au cas où des techniques mises au point récemment, par exemple, permettraient de dégager de nouvelles pistes, a souligné Mme Vaughn.

Les divisions de la GRC de la Colombie-Britannique, du Manitoba, de la Saskatchewan, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick sont elles aussi dotées d’équipes chargées des homicides non résolus.

Avec les informations d’Avery Zingel, de CBC

Radio-Canada

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