Nouvelle entente entre des Inuit et une entreprise minière au Nunavut

L’Association inuit de Qikiqtani et l’entreprise minière Baffinland ont conclu une entente qui confère aux Inuit un plus grand droit de regard sur la gestion de la mine de fer Mary River, dans l’est du Nunavut.
Elles en ont fait l’annonce lundi, après avoir conclu l’entente à la mi-juin.
« [L’accord] nous dicte la marche à suivre pour régler plusieurs questions en suspens », affirme le président de l’Association inuit de Qikiqtani, P. J. Akeeagok.
D’après lui, l’organisme est désormais en meilleure posture pour soutenir l’examen environnemental de la deuxième phase d’expansion de la mine Mary River qu’a mené la Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions.
Davantage de responsabilités
L’accord confère aux Inuit davantage de responsabilités en matière de surveillance environnementale. Il promet aussi la mise en place d’un programme inuit d’intendance dans toutes les communautés touchées par la mine.
Les membres de ce programme devront notamment surveiller les conséquences des activités minières sur le territoire et sur l’eau. Leurs observations serviront à orienter un plan de gestion adaptative lié aux questions environnementales.

Il indique que plusieurs communautés ont exprimé leurs inquiétudes au sujet de leur réelle influence sur les activités minières de l’entreprise.
L’entente donne par ailleurs la responsabilité à des Inuit de Pond Inlet de collecter des données de référence liées à la nourriture traditionnelle qui serviront à orienter les politiques de gestion de l’entreprise.
De l’argent pour les chasseurs
L’Organisation des chasseurs et des trappeurs de Mittimatalik, à Pond Inlet, recevra d’ailleurs une enveloppe de 1,3 million de dollars en guise de compensation pour les interruptions de périodes de chasse dans les dernières années.
Le directeur général de Baffinland, Brian Penney, croit que cette nouvelle entente donne plus d’outils aux communautés pour aller de l’avant avec la deuxième phase d’expansion de la mine Mary River.
L’entreprise souhaite construire une liaison ferroviaire entre le site minier et le port de Milne Inlet, à quelques kilomètres au Nord, pour acheminer de plus grandes quantités de minerai de fer et donc, accroître sa production minière.

Embauche de personnel inuit
En vertu de l’entente, l’Association inuit de Qikiqtani verra ses redevances minières passer de 1,19 % à 3 % d’ici les cinq prochaines années si la deuxième phase du projet d’expansion de la minière va de l’avant.
L’entreprise devra par ailleurs respecter des obligations d’emploi fixées aux trois ans qui concernent l’embauche de travailleurs inuit, à défaut de quoi elle sera contrainte de payer des pénalités.
L’entreprise s’engage aussi à verser aux communautés touchées par ses activités près de 3 millions de dollars pour la construction de garderies. Les travailleurs inuit recevront une subvention quotidienne pour la garde de chaque enfant de moins de 14 ans.
Les sommes prévues dans l’entente seront versées par Baffinland ou par le biais de redevances minières octroyées à l’Association inuit de Qikiqtani.
Avec les informations de Beth Brown
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