L’annulation du prochain Yukon Arctic Ultra pousse son organisateur à penser à des alternatives

Les coureurs parcourent les 690 km de la course Arctic Ultra au Yukon. (Claudiane Samson/Radio-Canada
La pandémie de COVID-19 aura eu raison du Yukon Arctic Ultra de 2021. La célèbre compétition sportive qui se tient traditionnellement au mois de février à Whitehorse pourrait toutefois se dérouler en Suède.

C’est avec le cœur gros que Robert Pollhammer, directeur et instigateur du Yukon Arctic Ultra, a dû se résigner à annuler la 18e édition, mais la pandémie du coronavirus ne lui a pas donné d’autres choix. L’homme qui vit en Allemagne a expliqué que les restrictions sanitaires ne peuvent pas permettre la tenue de la compétition dans des « conditions normales ».

« Nous savons que les restrictions de voyage ne vont probablement pas changer avant le printemps », a-t-il expliqué en entrevue téléphonique.

« Ce qui veut dire que les participants canadiens hors de la bulle du Yukon, de la Colombie-Britannique, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut devront s’isoler pendant deux semaines dès leur arrivée. C’est irréalisable. »Robert Pollhammer, directeur du Yukon Arctic Ultra

Il y a aussi les athlètes internationaux qui composent une grande partie des participants et qui n’auront pas le droit de rentrer au pays depuis que le Canada a fermé ses frontières. « Les touristes étrangers ne seraient pas autorisés à entrer même s’ils étaient prêts à s’isoler », précise le directeur.

« La situation sanitaire peut toujours changer, mais au cas où les choses s’améliorent, il est fort probable que cela se produise trop tard pour notre planification. »Robert Pollhammer, directeur du Yukon Arctic Ultra

Le Yukon Arctic Ultra qui se qualifie de « l’ultra le plus froid et le plus difficile du monde » est une série de courses sur plusieurs jours sans escale qui culmine avec un ultra-marathon de 700 kilomètres. « Environ 80 à 90 personnes devaient participer à la course de 2021, ce qui aurait été le maximum autorisé », ajoute Robert Pollhammer.

Robert Pollhammer, organisateur du Yukon Arctic Ultra, au point de contrôle de la course de Braeburn en 2018. (Philippe Morin/CBC)

Fondée en 2003, la compétition – qui suit les sentiers de la course de chiens de traîneau, la Yukon Quest – n’a été annulée qu’une fois dans son histoire, c’était lors des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver en 2010, raconte le directeur.

« On avait décidé de faire une pause cette année-là. Hormis pendant ces Jeux, on n’a jamais annulé la manifestation. »

Une édition en Suède ?

Robert Pollhammer a d’abord pensé à une compétition alternative qui se déroulerait au Yukon réunissant seulement des Canadiens. « Avec la bulle toujours en vigueur, les Québécois ou les Albertains ne pourraient pas se rendre au Yukon sans s’isoler. Au final, on n’aurait pas eu assez de participants », regrette-t-il.

Il reste que le directeur se dit ouvert à organiser une course en Suède pour tous les Européens et les autres nationalités qui sont autorisés à se rendre dans ce pays. « Je suis présentement en contact avec les membres d’une communauté qui se trouve juste en dessous du cercle arctique et qui est intéressée à l’idée d’accueillir la manifestation », dit-il.

Sans confirmer une date pour la tenue d’une telle course en Laponie suédoise, le directeur indique travailler sur une version moins difficile avec des températures moins extrêmes que celle du Yukon dont la distance maximale serait de 480 kilomètres. « Les choses sont difficiles, mais je ne suis pas encore prêt à abandonner », conclut-il.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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