De jeunes Inuit produiront un documentaire sur les changements climatiques pour la COP 26

De jeunes Inuit du Nunavut apprendront bientôt les rudiments de la narration documentaire dans le cadre d’une formation administrée, entre autres, par la coopérative d’artistes West Baffin Eskimo. (Victoria Tagornak/ISDC)
Dans le cadre d’une formation en narration documentaire, de jeunes Inuit du Nunavut produiront un film documentaire qui sera diffusé à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2021.

 Ce qui est excitant dans ce projet, c’est que les jeunes auront carte blanche pour aller à la rencontre de leur communauté et pour documenter de quelle manière les changements climatiques affectent leur environnement , décrit le directeur marketing de la coopérative d’artistes West Baffin Eskimo, William Huffman, qui a contribué au projet.

Cette formation est le fruit d’une collaboration entre le Centre de développement de compétences ilinniapaa (iSDC), à Iqaluit, la coopérative d’artistes West Baffin Eskimo, à Kinngait, l’Université du Minnesota à Duluth, aux États-Unis, et le Centre d’art contemporain de Glasgow, en Écosse.

Cette initiative destinée aux jeunes de 15 à 30 ans est la suite d’un cours virtuel administré durant l’hiver par le Centre de développement de compétences ilinniapaa, qui offre des formations préalables à l’emploi et de développement des compétences aux résidents du Nunavut.

 L’objectif était vraiment de conscientiser les Nunavummiut sur les changements climatiques, explique la présidente du Centre, Helen Roos. La science peut être intimidante à comprendre, mais nous voulons la rendre accessible à tous. 

Parmi les notions abordées dans le premier volet de cette formation, elle cite notamment la consommation énergétique sur le territoire :  comment l’énergie est-elle produite ici? Qui l’administre? .

Selon Helen Roos, la formation vise avant tout à mieux informer les jeunes du territoire sur les effets des changements climatiques sur leur environnement. (Sean Kilpatrick/La Presse canadienne)
Documentaristes en herbe

D’ici le mois de mars, Helen Roos explique que les sept à huit jeunes sélectionnés dans le cadre de ce programme devront concevoir un film documentaire sur les effets spécifiques au Nunavut des changements climatiques, dit-elle.

Le film sera diffusé à la COP 26 de Glasgow, qui a été reportée au mois de novembre 2021 en raison de la crise sanitaire.

« Nous ne savons pas encore concrètement de quoi aura l’air le film, puisqu’il dépendra de ce qui émanera des jeunes participants. »William Huffman, directeur marketing, coopérative d’artistes West Baffin Eskimo

Les jeunes seront supervisés par des artistes de la coopérative West Baffin Eskimo, tel que Qavavau Manumie, qui est reconnu mondialement pour ses gravures illustrant différents pans de la mythologie inuit, de la faune arctique et des aspects contemporains de la vie des Inuit.

Les participants apprendront, entre autres, les rudiments de la photographie et de la production vidéo, à utiliser un drone et à mener des entrevues. Leur équipement se résumera principalement à un téléphone intelligent.

 C’était intentionnel pour nous que la technologie utilisée se limite à ce que les jeunes ont déjà, indique Helen Roos. L’idée n’est pas de fournir aux jeunes de l’équipement qu’ils n’auront pas les moyens de s’acheter. 

La présidente du Centre de développement de compétences ilinniapaa, Helen Roos. (Ashley Burke/CBC)
Des jeunes Inuit à la rencontre d’aînés

Carmen Barrieau, une Inuk de 27 ans qui habite à Iqaluit, est l’une des participantes.  Ma contribution consistera à faire des entrevues avec des aînés de la communauté, explique-t-elle. Ils ont vécu sur le territoire et ont vu évoluer des pratiques comme la chasse. 

« Je leur poserai des questions comme : comment chassaient-ils avant? Comment chassent-ils aujourd’hui? Comment la migration des caribous a-t-elle évolué? »Carmen Barrieau, participante
Carmen Barrieau s’intéresse depuis son plus jeune âge aux sujets climatiques. (Carmen Barrieau)

Depuis son plus jeune âge, elle explique avoir toujours été sensible à la problématique des changements climatiques. À Iqaluit, où j’ai grandi, j’avais l’habitude de voir des caribous passer derrière chez moi, raconte-t-elle. Mais aujourd’hui, avec les changements climatiques et la croissance de la ville, on ne peut plus voir autant d’animaux sauvages.

 Je pense que ça témoigne de la vitesse à laquelle les changements climatiques ont lieu dans le Nord , soupire-t-elle.

C’est pourquoi elle ajoute qu’il est primordial que de jeunes Inuit s’impliquent au sein de leur communauté et aillent à la rencontre de leurs aînés  pour faire entendre leur voix .

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