Dans le Grand Nord canadien, des Autochtones de Yellowknife demandent des excuses d’Ottawa pour la mine Giant

Des membres de la Première Nation des Dénés Couteaux-Jaunes se sont rassemblés près de la mine mercredi. (Radio-Canada)
La Première Nation des Dénés Yellowknives, dans les Territoires du Nord-Ouest, se mobilise pour demander à Ottawa des excuses officielles et des compensations pour l’héritage toxique qu’a laissé la mine Giant pour son peuple et ses terres ancestrales.

Les membres de la Première Nation exigent notamment un plus grand rôle dans l’immense projet d’assainissement qui vise notamment à remettre en état l’ancien site de la mine hautement contaminé au trioxyde de diarsenic.

Selon le chef de Dettah, Edward Sangris, le Canada a manqué à ses obligations et à ses promesses en laissant la mine s’établir sur ses terres de chasse protégées au cours des années 1940.

« [Le Canada] a permis aux gérants de la Mine Giant de prendre l’or et de laisser un héritage toxique qui est venu contaminer nos terres. [Cela a] interféré avec nos droits de pêche, de chasse et de collecte de nourriture et de médecine sans aucune consultation ou compensation pour nous. »Edward Sangris, chef de Dettah

« Notre communauté se souvient des maladies et des morts causées par la mine, ajoute le chef de Ndilo, Ernest Betsina. Le Canada ne nous a pas avertis de la contamination de notre nourriture et de notre eau. »

La Première Nation estime que le Canada n’a pas respecté ses droits et est ultimement responsable d’avoir empoisonné ses terres sans le consentement de son peuple. (Avery Zingel/CBC)

Des membres de la Première Nation se sont rassemblés à l’extérieur du site de la mine, mercredi, pour espérer se faire entendre par Ottawa. Un site web d’information et une pétition ont aussi été mis en ligne pour mettre de la pression sur le gouvernement.

« Notre terre est gâchée. Ce n’est pas ce que c’était. Nous avons peur de récolter quoi que ce soit à proximité de la mine Giant. »Ernest Betsina, chef de Ndilo

Des membres de la Première Nation se sont rassemblés à l’extérieur du site de la mine, mercredi, pour espérer se faire entendre par Ottawa. Un site web d’information et une pétition ont aussi été mis en ligne pour mettre de la pression sur le gouvernement.

Près de 240 000 tonnes de poussière toxique en héritage

Selon un document d’information de la Première Nation relatant les effets néfastes de la mine sur son peuple, le retrait de certaines zones de la rive ouest de la baie de Yellowknife d’un territoire de chasse protégé a permis l’établissement de la mine Giant au cours des années 1940.

La mine Giant est située à environ 5 kilomètres du centre-ville de Yellowknife. (Chantal Dubuc/Radio-Canada)

La mine d’or a été en activité de 1948 à 2004. Pendant cette période, son exploitation a produit 237 000 tonnes de poussière toxique de trioxyde de diarsenic.

La contamination de la région a causé au moins une mort documentée, plusieurs empoisonnements à l’arsenic et continue d’avoir un effet néfaste sur l’environnement à Yellowknife.

Après la mise sous séquestre de son propriétaire, Royal Oak Mines, en 1999, c’est le gouvernement canadien qui a hérité de la mine et du nettoyage de son site.

Le plan de l’équipe responsable de l’assainissement est de congeler les 237 000 tonnes de trioxyde de diarsenic et de les laisser sous terre pour l’éternité ou jusqu’à ce qu’une meilleure solution voie le jour.

Environ 360 conteneurs remplis des restes toxiques du bâtiment où se faisait la torréfaction du minerai. (Priscilla Hwant)

Le coût total du projet, qui comprend l’entretien à long terme du site, est estimé à plus de 1,5 milliard de dollars. Les activités principales du projet doivent commencer en 2021.

Année après année,le rapport annuel du conseil de surveillance de la mine Giant dit s’inquiéter de la participation des Autochtones et des résidents du Nord dans le projet.

Une meilleure participation dénée

La Première Nation demande à Ottawa la négociation d’un accord qui en ferait la seule soumissionnaire admissible à certains contrats de traitement des eaux, de consultation environnementale à long terme et de surveillance du projet.

« À ce jour, le Canada ne tient pas compte de la profondeur de nos droits et de nos responsabilités ici », indique la directrice des traités, des droits et de la gouvernance de la Première Nation, Johanne Black.

« Son processus d’attribution des contrats maigre et frustrant ne nous offre aucune voie pour créer la main-d’œuvre qualifiée dont nous avons besoin. »

Avec des informations d’Avery Zingel

Mario De Ciccio, Radio-Canada

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