Dans le Grand Nord canadien, les ours du Yukon sortent plus souvent et plus tardivement cet hiver

Davantage d’ours ont été aperçus dans la nature cet hiver au Yukon, selon le ministère de l’Environnement, alors qu’ils devraient être en hibernation à cette époque de l’année.

Les agents de conservation de la faune ont ainsi été prévenus de la présence d’un grizzly le 15 janvier au sud de Braeburn, à environ 110 km de Whitehorse. L’ursidé paraissait mal en point et avait pénétré dans des infrastructures humaines en quête de nourriture.

Le même jour, les agents ont pris la décision d’abattre l’animal. « Il semblait vieux et émacié, il avait les crocs très abîmés », précise Diana Dryburgh-Moraal, porte-parole du ministère de l’Environnement. Le grizzly était aussi blessé à la gueule et aux pattes, mais surtout, son comportement présentait un risque au public.

C’est le quatrième ours euthanasié depuis novembre au Yukon, une décision prise toujours « en dernier recours ».

« Depuis novembre, je crois que nous avons publié quatre avis liés aux ours sur nos réseaux sociaux, ce qui semble avoir augmenté par rapport aux années passées », note Mme Dryburgh-Moraal.

Selon elle, les ours qui sortent en plein hiver n’ont pas accumulé suffisamment de gras pour survivre à l’hibernation. « S’il n’y a pas assez de baies ou de saumons disponibles, ils seront incités à rester éveillés plus longtemps pour remplir leurs besoins en nourriture », dit-elle, notamment les plus gros ours qui ont besoin de plus de graisses.

D’autres facteurs, comme les maladies et les blessures, peuvent jouer un rôle.

« Les ours qui sortent si tard durant l’hiver sont en général dans une très mauvaise position », dit pour sa part le photographe animalier Peter Mather, qui est très habitué à côtoyer ces mammifères pour ses activités professionnelles.

Il a également constaté une plus grande présence d’ours cet hiver comparativement à l’année dernière.

Un fait rare, mais pas inhabituel en hiver

Selon Peter Mather, voir un ours à cette période de l’année reste rare, et la météo pourrait avoir sa part de responsabilités.

« Au début de décembre, il a fait chaud et il a beaucoup plu et c’est possible que l’eau ait inondé leur terrier et qu’ils aient dû en sortir. »Peter Mather, photographe animalier

Mather pense que les ours moins débrouillards, en général les plus âgés et les plus jeunes, peuvent être amenés à errer dehors, car ils ont du mal à se reconstruire un terrier.

Une chose sûre, selon lui, c’est que les ours aperçus aussi tardivement peuvent avoir un comportement différent des autres ours. « Ils peuvent être un peu plus dangereux et il faut redoubler de précaution », explique-t-il en affirmant que la faim ou les blessures peuvent les rendre plus agressifs.

Diana Dryburgh-Moraal est du même avis et demande aux promeneurs d’avoir conscience de la présence de l’animal toute l’année, que cela soit en été ou en plein janvier : « Ce n’est pas inhabituel de voir des ours en hiver. »

Elle recommande d’avoir toujours sur soi un répulsif pour éloigner les ours, près du corps pour qu’il ne gèle pas, et de bien sécuriser ses déchets.

Avec des informations de Jackie Hong

Radio-Canada

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