Les ours polaires de l’Arctique canadien plus nombreux et en meilleur santé

Des sous-populations d’ours polaires de l’Arctique canadien vivent mieux en moyenne ces dernières années que dans les années 1990. (Ilya Naymushin/Reuters)
Selon les données de plusieurs récentes études colligées par le Fonds mondial pour la nature (WWF), les ours polaires seraient plus nombreux dans certaines régions du Canada. De plus, les scientifiques ont observé des populations du pays en meilleure santé.

Les efforts de préservation donneraient-ils enfin des résultats? Si l’on en croit les conclusions des études en question, les ours polaires se portent mieux qu’au milieu des années 1990. Depuis les deux dernières décennies, leur nombre a même augmenté de façon significative.

« L’augmentation de la population est en partie le résultat d’une bonne gestion de l’espèce faite conjointement par les différents paliers de gouvernements et les communautés inuit. »Fonds mondial pour la nature (WWF)

On parle ici des sous-populations d’ours polaires vivant dans deux régions de l’Arctique canadien du Nunavut, le golfe de Boothia où l’espèce est passée en trente ans de 325 ours à 716 et le canal M’clintock qui compte une population stable de 1500 individus.

À ce titre, WWF rappelle  que les savoirs inuit ont permis la mise en place d’actions dès le début des années 2000, période où les experts ont remarqué une baisse marquée du nombre d’ours polaire, en particulier dans le canal M’clintock.

« Les Inuits ont accepté de diminuer la chasse pendant plusieurs années pour permettre à la population de croître tout en apportant leurs connaissances et leurs observations au suivi du rétablissement des ours, et cette prise de décision a porté ses fruits. »Fonds mondial pour la nature (WWF)
La glace arctique a atteint son second niveau le plus bas en plus de 40 ans d’observations en 2020. (Natalie Thomas/Reuters)
Une courte embellie?

Les chercheurs indiquent que les bouleversements climatiques transforment les paysages marins des zones arctiques depuis trente ans. Ils précisent que la fonte des glaces dans la région favorise une plus grande présence des algues, du zooplancton, de poissons et de phoques multipliant ainsi les possibilités de chasse de l’ours polaire.

Toutefois cette embellie pour les ours pourrait être de courte durée, avertissent les associations écologistes. En septembre dernier, la glace a atteint sa deuxième plus faible étendue jamais enregistrée dans l’histoire. D’après des estimations récentes, les étés dans l’Arctique seraient complètement libres de glace dès 2030.

Une espèce « vulnérable »

Dans un autre rapport publié en juillet dernier dans Nature Climate Change, des experts se sont penchés sur la plus grande menace qui pèse aujourd’hui sur les ours blancs : la disparition progressive de leur habitat, la banquise.

« Parmi le déluge de nouvelles déprimantes liées au changement climatique, ces résultats concernant les ours polaires sont encourageants. Mais cette reprise demeure temporaire. »Fonds mondial pour la nature (WWF)

Notons qu’à l’échelle de la planète, l’espèce est considérée comme « vulnérable » par le classement de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). On estime que sur Terre, la population actuelle compterait de 20 000 à 25 000 individus. Le Canada abrite les deux tiers de la population mondiale d’ours blancs.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

2 réflexions sur “Les ours polaires de l’Arctique canadien plus nombreux et en meilleur santé

  • mercredi 27 octobre 2021 à 17:53
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    Bonjour, merci pour cet article très intéressant.
    Peut on avoir les sources (publications scientifiques) sur lesquelles s’appuie cet article?

    Merci,
    Pierre

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    • jeudi 28 octobre 2021 à 09:53
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      Bonjour, Merci pour votre commentaire. La source scientifique est en lien directement accessible dans l’article en question.

      Répondre
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