Dans le Grand Nord canadien, il faut -50 °C à Whitehorse pour un avertissement de froid extrême

La rive du fleuve Yukon au centre-ville de Whitehorse se couvre de cristaux de glace par des températures avoisinant les -40°C. (Marie-Alexis Dangréau)
Les températures en deçà des -40 °C lundi et mardi ont saisi les habitants de la capitale yukonnaise jusqu’ici habitués à un hiver plutôt doux.

Comme toujours, les réseaux sociaux ont vite été saisis de clichés de thermomètres montrant les variations de températures d’une maisonnée à l’autre ou les activités pour lesquels les plus braves étaient prêts à affronter le froid.

Le météorologue de sensibilisation aux alertes chez Environnement et changements climatiques Canada, Armel Castellan, explique que bien qu’il fasse indéniablement froid, il ne s’agit pas de records, ni tout à fait des conditions requises pour émettre un avertissement de froid extrême.

« Au plus froid ce matin il a fait -41,9 °C, et avec le 4 km\h [de refroidissement éolien], on a vu -48. Pour le Yukon, c’est -50 °C, températures tout court, ou avec refroidissement éolien et pour au moins deux heures [pour émettre un avertissement] », explique le spécialiste.

La Franco-Yukonnaise de longue date Hélène Saint Onge ne se laisse plus impressionner par les grands froids. « Comme la météo s’est réchauffée de -40 à-30, j’ai fait ma promenade quotidienne de 90 minutes », a-t-elle commenté sur les réseaux sociaux. (Hélène Saint Onge)

Monsieur Castellan croit par ailleurs que les Yukonnais se sont habitués aux températures plus clémentes des derniers mois, voire des dernières années, en raison, dit-il, du réchauffement climatique.

« Pour ceux qui se souviennent de Whitehorse il y a 30, 40 ou 50 ans, c’était beaucoup plus normal de voir les températures que vous êtes en train de vivre. »Armel Castellan, météorologue, Environnement et changements climatiques Canada

Au territoire, la moyenne enregistrée au mois de janvier était de 15,2 °C, soit 5 °C de plus que la normale saisonnière. En décembre, la moyenne était de 2,9 °C au dessus de la normale.

« Donc, se retrouver en février avec des températures aussi fraîches, c’est quand même assez exceptionnel, donc oui, si la population n’a pas vécu du -48 °C ou -49 °C, cela va faire un choc assez thermique », note-t-il.

Le mercure à l’aéroport de Whitehorse affichait -41 °C mardi matin. (Mike Fancie)

Si le mercure à l’aéroport de Whitehorse s’est figé à -41 °C, dans les vallées avoisinantes, le mercure a chuté encore davantage. Armel Catellan affirme qu’il s’agit d’une particularité connue du Yukon et de l’Alaska, où « une cuvette va rassembler le plus froid des températures ».

Le record enregistré pour un 9 février à Whitehorse demeure celui de 1943. Ce jour-là le mercure dégringolé a -49,4 °C, sans compter le refroidissement éolien. Le record pour un 10 février a été enregistré en 1979 avecun mercure à -43,9 °C.

Le météorologue promet que ces températures froides ne dureront qu’une dizaine de jours avec un réchauffement graduel dès cette semaine. Le mercure devrait alors remonter vers les -30 °C.

Radio-Canada

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