De l’Arctique à l’Antarctique, la végétation de la toundra présente des caractéristiques similaires, révèle une étude

Une équipe de scientifiques de l’Université de Helsinki en Finlande a analysé les caractéristiques de la toundra dans l’archipel norvégien de Svalbard, en Arctique, et sur l’île australe de Marion, en Antarctique. Malgré la distance qui sépare les deux régions proches des deux pôles, les chercheurs ont découvert des modèles étonnamment identiques.
Dans leur étude publiée dans Nature Ecology & Evolution, les chercheurs expliquent que les modèles de végétation et les propriétés des plantes à l’échelle mondiale suivent les grandes différences de climat à la grandeur de la planète. Toutefois, le mystère demeure lorsqu’on tente d’appliquer ces mêmes règles à des échelles plus locales.
« Les premiers résultats de l’étude indiquent que les végétaux réagissent à l’environnement de façon similaire », peut-on lire dans l’étude.
Les chercheurs ont recueilli des données de terrain sur 217 espèces réparties sur près de 7000 parcelles. Les résultats ont révélé des relations fortes et cohérentes entre les caractéristiques fonctionnelles des plantes et l’environnement dans les quatre écosystèmes de la toundra. Les experts distinguent habituellement la toundra arctique, la toundra antarctique et la toundra alpine.
La toundra (terme emprunté au peuple sami) désigne l’un des quatorze grands biomes terrestres. C’est une formation végétale située dans les zones climatiques froides, polaires ou montagnardes, constituée d’une strate végétale unique principalement composée de graminées, de carex, de lichens, de mousses et de diverses variétés d’arbrisseaux.
Pour Julia Kemppinen, chercheuse à l’Université d’Oulu, il est très important de connaître les caractéristiques fonctionnelles des plantes qui informent les scientifiques sur la manière dont elles utilisent les ressources, comme l’humidité du sol. Cela permet aussi de savoir comment les plantes façonnent leur environnement, comme le cycle du carbone.
De plus, les scientifiques ont trouvé des modèles qui se maintiennent, et ce, en dépit des bassins d’espèces endémiques et d’autres caractéristiques spécifiques au site. L’étude explique que cette découverte pourrait améliorer les prévisions d’impact du changement climatique sur les écosystèmes vulnérables de la toundra.
Selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), la température moyenne de l’Arctique a augmenté deux fois plus au cours des 100 dernières années que dans le reste du monde.