Des organisations demandent au Canada d’interdire la pêche au capelan pour protéger l’espèce

La chute des stocks du capelan pourrait annoncer la disparition de l’espèce dans les prochaines années. (Paul Daly/La Presse canadienne)
La survie du capelan dans l’Arctique canadien ne tient plus qu’à un fil.  Pour sauver l’espèce de l’extinction, le Fonds mondial pour la nature (WWF) réclame l’arrêt de la pêche à Terre-Neuve-et-Labrador de ce poisson des eaux froides.

L’appelle de l’organisation écologique survient alors que le ministère fédéral Pêches et Océans Canada a entamé une évaluation scientifique du capelan. Ce processus gouvernemental vise à fournir une mise à jour scientifique afin de connaître le nombre de poissons à capturer pour la prochaine saison de pêche, indique l’antenne canadienne du WWF.

« En dépit des preuves écrasantes de l’état critique du stock, le cadre d’approche de précaution du ministère n’a jamais été mis en place. Cela signifie qu’il n’existe aucun point de référence formel ou de règle préétablie de contrôle du prélèvement de ce poisson essentiel. »WWF, antenne canadienne

Pour le WWF, le gouvernement doit cesser la pêche au capelan au vu du déclin de cette espèce dans les eaux canadiennes avec des records de chutes de population qui frise les 90 %. « Selon les études publiées par les scientifiques du ministère fédéral et le savoir local et autochtone, l’abondance du capelan a chuté précipitamment il y a 30 ans et ne s’est jamais rétablie depuis », explique l’organisme.

Pour les ONG, la surpêche est responsable en grande partie de la chute des stocks de capelan dans les eaux arctiques du Canada. (Julie Jacobson/AP/La Presse canadienne)

Le capelan est un poisson indispensable dans l’écosystème marin en tant que source de nourriture pour les prédateurs comme la morue franche, les baleines et les oiseaux de mer. L’extinction de l’animal aurait un impact catastrophique aussi bien pour la survie des autres espèces que pour les habitants de l’Arctique.

« Pour le moment, la fermeture de la pêche – jusqu’à ce que l’approche de précaution puisse être appliquée – représente une première étape essentielle pour permettre aux populations de capelan de se rétablir. »WWF, antenne canadienne

À ce titre, les communautés côtières du NunatuKavut, du Nunatsiavut et du Labrador ont exprimé leur préoccupation à propos de la disparition du capelan. Plusieurs ont d’ailleurs demandé la fermeture de la pêche commerciale du capelan pour protéger la sécurité alimentaire locale.

D’après une récente étude de l’ONG Oceana Canada, les océans canadiens ont perdu depuis les dernières décennies du 20e siècle, la moitié de la quantité totale de poissons en raison de la surpêche. De plus, un quart seulement des populations de poissons du pays est considéré à un niveau sain.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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