L’armée américaine souhaite une présence accrue de ses capacités terrestres dans l’Arctique
Dans un contexte de tensions grandissantes dans l’Arctique avec les présences militaires de plus en plus importantes des puissances russe et chinoise, l’armée américaine a dévoilé lundi sa stratégie dans la région. Elle compte notamment s’associer avec ses alliés traditionnels pour « améliorer ses capacités de réaction » en cas de conflit.
Pour les États-Unis, l’extrême nord est considéré comme un territoire « vital », en particulier pour ses ressources naturelles et ses voies de navigation devenues géopolitiquement très sensibles. Le gouvernement estime que la région pourrait devenir une zone d’attaque possible en situation de guerre. À ce titre, Washington compte y renforcer ses capacités de dissuasion en misant sur une augmentation de la force de frappe de son armée de terre.
« L’Arctique est l’occasion d’employer rapidement la vitesse, la portée et la convergence des technologies de pointe développées pour les opérations dans plusieurs domaines afin de renforcer nos capacités de dissuasion dans la région », a déclaré par voie de communiqué le général James McConville, chef d’état-major de l’armée américaine.
Afin d’asseoir leur présence en Arctique, les forces armées américaines ont dévoilé leur nouvelle stratégie baptisée « Regaining Arctic Dominance » et déployée principalement depuis l’État de l’Alaska. Elle a plusieurs objectifs, dont l’implantation d’un nouveau quartier général composé de brigades de combat spécialement formées et équipées pour des missions par temps froid.
Alliance Chine-Russie
Les États-Unis comptent également renforcer leurs coopérations militaires avec d’autres alliés dans la région arctique tels que le Canada, la Norvège ou la Finlande. « En travaillant avec les alliés et les partenaires, l’armée soutient la stabilité de la région. » Washington espère que les nations arctiques pourront continuer de régler leurs différends par des voies « légales et diplomatiques ».
Le pays craint toutefois que la fonte des glaces due au réchauffement climatique devienne dans un avenir proche un sujet de discorde « grave » en ce qui concerne l’accès aux principales voies maritimes. « Cela augmente la probabilité de chevauchement des revendications des États ayant des prétentions dans la région. »
Dans la ligne de mire des États-Unis : la Chine et la Russie, deux puissances mondiales qui ont trouvé un certain nombre de points communs pour la mise en place d’une forte collaboration dans l’Arctique, affirme l’armée américaine. « Les sanctions occidentales à l’encontre de la Russie après l’annexion de la Crimée en 2014 ont favorisé un rapprochement entre Moscou et Pékin. La Chine y voit une occasion de poursuivre ses ambitions économiques dans le Grand Nord », peut-on lire dans le document.