Les communautés inuit engagées dans l’orientation de l’éducation au Nunavik

La Commission scolaire Kativik Ilisarnilirinik a récemment entamé un vaste processus de consultation publique. Cela déterminera la stratégie à adopter pour répondre aux besoins des élèves et des employés du réseau de l’éducation au Nunavik.
Les instigateurs du projet « Sivumattiit » étaient de passage à Kuujjuaq le 9 octobre pour entendre les priorités des résidents.
Sur les murs du gymnase communautaire de Kuujjuaq, des centaines d’idées et de commentaires ont été apposés, séparés en grands thèmes.
Ça va beaucoup nous aider pour savoir ce qu’ils veulent en éducation. Ça va nous aider à comprendre où sont les besoins. Ça va nous donner beaucoup d’informations pour agir, explique Kaudjak Padlayat, coordinatrice à la planification stratégique à la Commission scolaire.
Les mots sur les murs ont été écrits par des parents, mais aussi par des enseignants, qui eux aussi ont été consultés. La Commission scolaire souhaite améliorer la rétention des enseignants, parce que le taux de roulement demeure élevé dans les écoles du Nunavik.
Au départ, on avait l’intention de mettre l’accent sur le succès des élèves. Mais, dès les premières consultations qu’on a eues, les gens nous ont dit que le succès des employés était aussi important. On s’est donc réajustés, indique Denis Daigle, directeur des services administratifs à la Commission scolaire Kativik Ilisarnilirinik.
En tout, trois autres consultations dans les communautés sont prévues. Les équipes de la Commission scolaire seront de passage le 29 octobre à Ivujivik, le 4 avril à Quaqtaq et le 8 avril à Inukjuak. Deux consultations en ligne sont aussi programmées le 12 novembre et le 10 avril.
Après cette phase de consultations, un plan stratégique sera proposé au courant du mois de juin. Ce plan devrait orienter les décisions de la Commission scolaire pour les cinq prochaines années.
Selon Denis Daigle, il était important de faire ce virage consultatif, car la dernière planification stratégique avait parfois eu des résultats mitigés.
Ça a été moins concluant. Certaines choses ont bien fonctionné, mais il manquait la voix de nos employés et des communautés. C’est important pour nous d’approcher la planification stratégique d’une manière différente et innovatrice, ajoute-t-il.
Prendre le pouls de la population
Cette volonté de prendre en compte l’avis de la population est très importante, estime Eva Kaukai, qui représente les intérêts de Kuujjuaq au conseil régional des commissaires.
Selon elle, il s’agit d’une manière de s’assurer que l’éducation respecte la culture, la langue et le mode de vie du Nunavik.
Bien sûr, on devra respecter le cadre du ministère de l’Éducation. Mais cette consultation va vraiment impliquer la communauté pour savoir ce qu’elle veut. C’est important pour protéger notre langue et augmenter le nombre de diplômés, dit Eva Kaukai.
Une mère de famille et résidente de Kuujjuaq, Anita Gordon, abonde dans le même sens. Elle croit que cette consultation est une belle occasion de pouvoir poser des questions directement aux administrateurs de la Commission scolaire.
Par exemple, la question du tutorat, des enseignants remplaçants, des conseillers pédagogiques, tous ces aspects qui touchent l’école en dehors de la classe. Je veux m’assurer que mes enfants ont les ressources et le soutien auxquels ils ont droit, souligne Anita Gordon en marge de la consultation publique.
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