Au Canada, une gouverneure générale inuk qui «passe à l’histoire»

Mary Simon a prononcé les premiers mots de son allocution en inuktitut lors de l’annonce de sa nomination à titre de gouverneure générale du Canada, au Musée canadien de l’histoire à Gatineau, le 6 juillet 2021. (Sean Kilpatrick/La Presse canadienne)
La nomination de la militante inuk Mary Simon au poste de gouverneure générale du Canada suscite fierté, espoirs et fébrilité dans le Nord canadien.

« Content, fier et ému » : ce sont les mots qu’a employés le président de l’organisme national inuit Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), Natan Obed, pour décrire sa réaction lorsqu’il a appris la nouvelle.

Il ne fait aucun doute, dit-il, que Mary Simon soit la bonne candidate pour ce poste. « Elle est une politicienne, une leader, une défenseure des droits des enfants et une Inuk extrêmement talentueuse et expérimentée », dit-il.

En plus d’être la première gouverneure générale autochtone, Mary Simon est aussi la première locutrice de l’inuktitut à occuper cette fonction. Natan Obed se réjouit que ce dialecte de la langue inuit se taille une place plus grande au sein d’une institution canadienne.

« Une des meilleures nouvelles pour les Autochtones au Canada »

Cette militante inuk originaire de Kangiqsualujjuaq, au Nunavik, a été ambassadrice du Canada pour les affaires circumpolaires et présidente du Conseil circumpolaire inuit. Elle a aussi contribué à la rédaction de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

« Le Canada a nommé une diplomate qualifiée dans un poste qui peut contribuer au processus de réconciliation dans lequel il est engagé », a déclaré la présidente de la branche canadienne du Conseil circumpolaire inuit, Monica Ell-Kanayuk, dans un communiqué de presse.

En 2019, Mary Simon a par ailleurs été nommée négociatrice en chef dans le dossier d’autodétermination du Nunavik, visant à doter cette région du Nord québécois d’un gouvernement autonome.

Nancy Etok est directrice adjointe de l’école Ulluriaq de Kangiqsualujjuaq, la communauté de naissance de Mary Simon. Elle a récemment participé aux négociations à ses côtés.

« C’est une des meilleures nouvelles pour les Autochtones au Canada », lance-t-elle, le sourire dans la voix. « [Mary Simon] passe à l’histoire. Nous sommes extrêmement fiers d’elle. »

« Puisqu’elle a grandi dans le Nord, elle comprend le mode de vie nordique. Elle a aussi vécu dans le Sud, alors elle comprend ces deux mondes. »Nancy Etok, collègue de Mary Simon

Le président de la Société Makivik, Pita Aatami, affirme que cette nomination insuffle un vent d’espoir aux Inuit. « Nous, les Autochtones au Canada, avons été tenus à l’écart pendant tellement longtemps », souligne-t-il. « Nous commençons enfin à devenir des partenaires du gouvernement actuel. »

Nancy Etok décrit Mary Simon comme une personne empathique, compatissante, ouverte d’esprit et compréhensive. « Son énergie fait qu’elle veut toujours faire ce qu’il y a de mieux », dit-elle. (Nancy Etok)
Un rayonnement pour la culture inuit

L’organisme a été fondé au terme de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, en 1975, et vise à promouvoir le développement économique, social et culturel des Inuit du Nunavik.

Pita Aatami croit aussi que Mary Simon jouera un rôle de modèle et qu’elle fera mieux connaître les réalités des Inuit au pays.

« En la regardant, les gens pourront enfin comprendre qui sont les Inuit », dit M. Aatami.

Avec les informations de Jordan Konek

Matisse Harvey, Radio-Canada

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