La COVID-19 atteint le village enclavé d’Old Crow dans le Grand Nord canadien

Le village enclavé d’Old Crow dans le nord du Yukon a repéré son premier cas d’infection au virus qui cause la COVID-19 dimanche. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre parmi les quelque 300 habitants de la communauté. Les autorités sanitaires du territoire leur demandent d’ailleurs de redoubler d’efforts pour éviter la propagation du virus.
« Je dois admettre avoir été pris par surprise », dit le chef de la Première Nation Vuntut Gwitchin Dana Tizya-Tramm. « Nous savons combien envahissant est ce virus et nous avons pris, de nouveau, des mesures extraordinaires avec une loi [locale] sur les mesures d’urgence qui nous donne les conditions les plus strictes au Yukon. »

Désormais, les seules personnes qui peuvent entrer dans la communauté sont les professionnels qui y viennent pour des raisons essentielles ainsi que des résidents qui reviennent chez eux.
Des visiteurs ont déjà été refoulés et des sanctions imposées à d’autres qui n’ont pas respecté les restrictions.
Le village d’Old Crow est accessible que par avion, un avantage par rapport à d’autres communautés pour limiter l’importation d’infections, reconnaît le médecin hygiéniste en chef Brendan Hanley.

« La situation d’Old Crow est unique, c’est sûr, comme la seule communauté au Yukon qui est isolée, [mais] des mesures comme [limiter les déplacements] ce n’est pas parfait », explique le Dr Hanley. « Il faut toujours avoir plusieurs couches de protection contre le virus. »
Tests rapides de dépistage et suivi des contacts
La priorité, pour Dana Tizya-Tramm, est de rapidement élaborer un protocole pour identifier ceux et celles qui auraient pu déjà être infectés.
Une équipe de contrôle des maladies infectieuses doit se rendre au village pour offrir des tests de dépistage rapide et procéder à un suivi des contacts. Un camp d’isolement est par ailleurs en chantier à l’extérieur du village advenant un nombre accru de malades.
Le Dr Brendan Hanley admet que la situation est préoccupante. « Je m’inquiète, c’est sûr, pour la possibilité d’une transmission inconnue dans la communauté », explique-t-il. « Et c’est pour ça qu’on va faire du dépistage en collaboration avec la communauté. »
Interdiction de voyage envisagée
Le chef affirme que le conseil de la Première Nation étudiera la marche à suivre, y compris l’adoption d’une mesure interdisant tout déplacement entre le village et le sud du territoire.
« Nous ne pouvons pas mettre plus de mesures en œuvre sauf celle de fermer tout déplacement vers l’extérieur de la communauté, ce qui est quelque chose que le conseil considérera », affirme M. Tizya-Tramm. « Nous envisageons toutes les possibilités. »