Ottawa veut réduire l’impact de la fonte du pergélisol dans le Nord
Un investissement de 707 000 $ pour des projets d’adaptation à la fonte du pergélisol au Yukon et au Nunavut a été annoncé par le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, à Whitehorse, au Yukon.
Le réchauffement climatique, a affirmé le ministre, se fait particulièrement sentir dans les territoires du Nord.
Un système d’alertes
De l’enveloppe annoncée, 368 000 $ seront utilisés par le Collège du Yukon et son centre de recherche Northern Climate ExChange pour élaborer et installer un système d’alerte. Cela permettra d’avertir les autorités des dommages importants causés par la fonte du pergélisol sur les routes ou les aéroports.
« Les aéroports sont un lien crucial pour les communautés avec l’extérieur et certains de ces aéroports subissent des dommages dus au dégel du pergélisol », selon l’expert en pergélisol du Yukon, Fabrice Calmels.
Les systèmes surveilleront les glissements de terrain par exemple le long de la route Dempster au nord de Dawson ou encore les affaissements aux aéroports d’Iqaluit et de Tasiujaq et Salluit au Nunavik, la région inuite du Nord québécois.
Les possibilités de réfection des pistes d’atterrissage, admet-il, demeurent difficiles alors que l’accès aux matériaux comme le gravier est problématique.
Il faut ainsi dans un premier temps identifier le type et l’origine du processus de fonte de pergélisol.
Le système de thermosiphons utilise des tuyaux qui s’étendent sous la fondation pour refroidir le sous-sol et préserver le pergélisol gelé plus longtemps.
D’après Fabrice Calmels, un tel système est utilisé pour les bâtiments ou certains tronçons de route comme sur la route de l’Alaska, mais il ne convient pas pour une piste d’atterrissage le long de laquelle aucune obstruction n’est permise.
Les travaux de système d’alerte débuteront cet automne et fonctionneront dans deux ans.
Technique d’adaptation pour le Nunavut
Le reste du financement, soit 339 000 $, servira à étudier des techniques d’adaptation aux changements climatiques et la fonte éventuelle du pergélisol à l’aéroport d’Iqaluit.
Les données recueillies par l’Université Laval de Québec d’ici deux ans seront transmises au gouvernement territorial de façon à permettre aux gestionnaires locaux de réagir.