Canada : un milliard de dollars pour la réfection de trois brise-glaces usagés

Le Canada a acquis trois brise-glaces usagés de fabrication norvégienne en août 2018 au coût de 610 millions de dollars. Sur la photo, le brise-glace de la Garde côtière canadienne Louis S. St-Laurent dans la baie de Baffin, le 10 juillet 2008. (Jonathan Hayward/La Presse canadienne)

Le coût des trois brise-glaces usagés dont la réfection a été confiée il y a trois ans par le gouvernement du Canada au Chantier Davie Canada, à Lévis, approche le milliard de dollars.

La plus récente injection d’argent s’est produite la semaine dernière lorsque le gouvernement a versé au chantier québécois une somme de 68,9 millions de dollars pour porter le total d’acquisition et de réfection à plus de 912 millions.

Lorsque les trois brise-glaces de fabrication norvégienne ont été acquis en août 2018, la facture avait été évaluée à 610 millions.

Dans des communications distinctes, tant Pêches et Océans Canada que Chantier Davie Canada ont défendu les hausses de coûts, signalant que les navires seront très utiles à la Garde côtière canadienne en attendant l’achat de brise-glaces neufs.

Le porte-parole de Davie, Mathieu Filion, mentionne que le chantier maritime québécois a déjà livré deux des brise-glaces et que le troisième fait l’objet de travaux de conversion et qu’il ne sera pas prêt avant l’été prochain, quatre ans après la signature de l’entente. Il assure que tout dépassement de coûts a été approuvé en toute transparence avec le gouvernement du Canada.

Pour sa part, Robin Jahn, du ministère des Pêches et des Océans, affirme que les travaux effectués par Chantier Davie Canada permettront de remplir tous les critères opérationnels de leurs usagers.

Un observateur des activités de la Garde côtière, le professeur Ron Huebert de l’Université de Calgary, estime que l’octroi du contrat par le gouvernement en 2018 a été électoraliste. À son avis, la facture totale se comparera à celle qui aurait été comprise dans l’achat de brise-glaces neufs.

Selon le professeur Huebert, cette décision d’achat de navires norvégiens usagés s’inscrit dans une tendance récente du gouvernement du Canada de s’ingérer directement dans les transactions sans toujours tenir compte des besoins opérationnels. À son avis, des décisions sont prises davantage pour accommoder le Parti libéral du Canada [le parti au pouvoir depuis 2015, NDLR] que les besoins des Canadiens.

Chantier Davie Canada et le gouvernement fédéral discutent d’un projet de fabrication par Davie de six autres brise-glaces neufs de taille moyenne.

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